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Si elle reçoit 20 milliards d'euros d'aide : L'Ukraine pourra signer avec l'UE
Publié dans Le Maghreb le 12 - 12 - 2013

L'Ukraine a besoin de 20 milliards d'euros d'aide européenne pour signer un accord d'association avec l'UE en limitant ses conséquences pour son économie, a déclaré, hier, le Premier ministre Mykola Azarov.
Nous proposons de régler la question d'une aide financière à l'Ukraine. Nous avons défini son montant approximatif : 20 milliards d'euros, a déclaré M. Azarov lors du conseil des ministres. Nous ne parlons pas d'une aide à fonds perdus du budget européen, nous sommes réalistes, nous proposons que l'Union européenne participe aux investissements dans des projets communs mutuellement avantageux, comme l'élargissement et la modernisation des couloirs de transport, a-t-il ajouté, faisant visiblement allusion aux gazoducs passant à travers le pays.
L'Ukraine, en grande difficulté économique et financière, a renoncé le mois dernier à signer un accord d'association avec l'Union européenne prévoyant la mise en place d'une zone de libre-échange, invoquant les pertes économiques qu'une crise avec Moscou ferait subir au pays. Ce revirement est à l'origine de la plus grosse vague de protestations depuis la Révolution orange de 2004 dans cette ex-république soviétique.
Le gouvernement est aussi en faveur d'une signature rapide de cet accord, mais nous voulons instaurer des conditions et minimiser les pertes pour notre économie, a dit M. Azarov. Le Premier ministre a assuré qu'une adhésion à l'Union douanière menée par la Russie n'était pas à l'ordre du jour d'une rencontre prévue entre le président Viktor Ianoukovitch et son homologue russe Vladimir Poutine le 17 décembre à Moscou. Je veux d'ores et déjà devancer les spéculations - il n'y aura aucune discussion sur l'Union douanière, le gouvernement ne prépare aucun document, a-t-il affirmé.
La Russie a fait miroiter des milliards de dollars d'aide à Kiev si elle se décidait à rejoindre son Union douanière. L'opposition a accusé M. Ianoukovitch de vendre l'Ukraine à Moscou, et réclamé son départ immédiat.

Les manifestants repoussent les policiers de la mairie
Les forces antiémeute ukrainiennes ont dû quitter les alentours de la mairie de Kiev sous la pression des manifestants, qui occupent aussi le bâtiment. Les policiers avaient tenté de prendre d'assaut le siège de l'administration municipale. Les cars des forces antiémeute ont quitté les alentours de la mairie entourés d'une foule de manifestants.
Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur Vitali Zakharchenko a assuré que la police ukrainienne ne mènerait pas d'assaut général contre les manifestants antigouvernementaux rassemblés sur la place de l'Indépendance à Kiev.
"Je veux que tout le monde se calme", a dit le ministre. "Personne ne violera votre droit à manifester pacifiquement, mais prenez en compte les droits des autres citoyens.

Heurts
Les forces antiémeute de la police ukrainienne ont pourtant pénétré dans la nuit de mardi à mercredi sur la place, où des heurts les ont opposées aux adversaires du président Viktor Ianoukovitch qui y campent depuis dix jours. Plusieurs personnes auraient été blessées, dont un député d'opposition.
La police a confirmé avoir interpellé plusieurs manifestants qui lui opposaient résistance, et indiqué que dix de ses représentants avaient été blessés. L'un des meneurs de l'opposition, Arseni Iatseniouk, a lancé peu après: "Nous ne pardonnerons pas. Demain, il y aura ici des millions de personnes et le régime coulera", a-t-il lancé. La composante pro-occidentale de l'opposition reproche au chef de l'Etat d'avoir renoncé le 21 novembre à un accord d'association avec l'Union européenne et opté pour un rapprochement avec Moscou.

Assaut de la police ukrainienne contre l'hôtel de ville
La police antiémeute ukrainienne a pris d'assaut, hier, l'hôtel de ville de Kiev, afin d'en chasser des manifestants contre le président Viktor Ianoukovitch, ont annoncé des opposants. Plusieurs centaines d'hommes des forces antiémeute se trouvaient devant le bâtiment. Des images diffusées par la chaîne Espreso montrent des affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre qui ont pénétré dans la nuit sur la place de l'Indépendance, l'un des centres de la contestation antigouvernementale. Les forces antiémeute se trouvant devant le bâtiment faisaient usage de leurs matraques contre les manifestants. Des occupants du bâtiment les arrosaient avec une lance à incendie depuis l'étage, par moins 10 degrés environ.
Les policiers casqués et munis de boucliers avaient auparavant démantelé des barricades dressées par les opposants. Affirmant s'appuyer sur une décision de justice, les policiers ont auparavant donné l'assaut aux manifestants établis sur la place de l'Indépendance. Ils ont démonté des tentes mais n'ont pas démantelé le campement que plusieurs centaines d'opposants occupaient toujours après leur intervention. La police a confirmé avoir interpellé plusieurs manifestants qui lui opposaient résistance, et indiqué que dix de ses représentants avaient été blessés.

La police donne l'assaut sur la place de l'Indépendance
Des centaines de policiers antiémeute ukrainiens ont lancé un assaut tôt hier matin contre les manifestants pro-européens occupant la place de l'Indépendance à Kiev. Il y a eu des blessés. Une intervention jugée "inacceptable" par les Etats-Unis. Affirmant s'appuyer sur une décision de justice, les policiers ont demandé aux manifestants de rester calmes. Ils ont franchi les barricades placées en plusieurs extrémités de la place. Ils ont également démonté des tentes mais n'ont pas démantelé le campement que plusieurs centaines d'opposants occupaient toujours après leur intervention.
L'assaut, qui s'est déroulé en grande partie dans le calme, a cependant fait plusieurs blessés, dont un député d'opposition.

"Dégoût" des Etats-Unis
L'un des meneurs de l'opposition ukrainienne, Arseni Iatseniouk, a lancé peu après: "Nous ne pardonnerons pas. Demain, il y aura ici des millions de personnes et le régime coulera", a-t-il lancé. Les Etats-Unis ont exprimé leur "dégoût" après cette intervention de la police sur la place de l'Indépendance, a indiqué le secrétaire d'Etat John Kerry. "Cette réponse n'est ni acceptable ni bonne pour la démocratie", a-t-il ajouté.

Des blessés la veille
La nuit précédente, dans un quartier voisin, la police avait délogé les barricades des manifestants anti-gouvernementaux qui bloquaient les administrations. Cette intervention avait fait plusieurs blessés. La contestation a éclaté à Kiev à fin novembre, suite au refus du président Viktor Ianoukovitch de signer fin novembre un accord d'association avec l'Union européenne (UE). Le chef de l'Etat a rencontré mardi trois de ses prédécesseurs.
Il a présenté cette réunion comme un premier pas en vue de pourparlers avec l'opposition. Il a affirmé que son gouvernement continuait de négocier un accord d'association avec l'Union européenne.

L'opposition prédit des millions de manifestants après l'assaut
L'un des leaders de l'opposition ukrainienne, Arseni Iatseniouk, a prédit une manifestation réunissant des millions de manifestants place de l'Indépendance à Kiev après l'assaut de la police sur ce lieu symbolique de la mobilisation pro-européenne. Il a estimé que le président ukrainien Viktor Ianoukovitch avait craché à la figure de l'Amérique et des 28 pays de l'UE. De nombreux manifestants affluaient après le lancement de l'assaut, renforçant les rangs des quelques milliers de personnes déjà présentes avant. L'autre leader de l'opposition, le boxeur Vitali Klitschko, a aussi appelé à la mobilisation. Habitants de Kiev, levez-vous, venez! a-t-il lancé. Seulement ensemble nous pouvons lutter pour le droit de vivre dans un pays libre, a-t-il ajouté, demandant la démission du président.

L'UE demande aux autorités d'empêcher tout recours à la violence
L'Union européenne a demandé aux autorités ukrainiennes d'empêcher tout recours à l'usage de la violence contre des citoyens ordinaires après l'assaut de la police sur la place de l'Indépendance de Kiev pour en débloquer les accès. Dans une déclaration posée sur sa page Facebook, la délégation de l'UE en Ukraine indique tenter de contacter les autorités afin d'empêcher l'usage de la violence contre des citoyens ordinaires. L'assaut intervient alors que la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, se trouve à Kiev pour une mission de conciliation. Elle a rencontré le président Viktor Ianoukovitch pendant plus de trois heures mardi, avant de se rendre à la rencontre des manifestants sur la place de l'Indépendance. J'observe avec tristesse que la police fait usage de la force pour déloger des gens pacifiques, a-t-elle réagi plus tard dans un communiqué diffusé sur Facebook. Le dialogue avec les forces politiques et la société, ainsi que l'emploi d'arguments, sont toujours mieux que l'argument de la force, a-t-elle ajouté. Le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, a dit sur Twitter suivre les événements avec une grande inquiétude. Ce n'est pas par la répression que l'Ukraine va aller de l'avant, mais par la réforme, a-t-il estimé.


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