Procédure - A la suite d'informations faisant état de fouilles non autorisées et de la disparition de 130 pièces archéologiques du musée de la Kalaâ des Beni Hammad, la Gendarmerie nationale a ouvert une enquête. Cette enquête a permis, pour le moment, de récupérer 64 pièces archéologiques. Parmi ces objets récupérés, 19 ont été trouvés dans un commerce appartenant au frère du directeur du musée. 66 autres restent encore introuvables. Ces 130 pièces de bronze, objet de l'enquête, selon nos informations, ont été exposées par un citoyen de la région, lors de la visite de l'ancien chef du gouvernement, Ali Benflis, en 2001, à la Kalâa des Béni Hammad. A l'époque, ajoutent nos sources, des instructions fermes avaient été données par le wali de M'sila, Hamdi Belkacem, pour que ces pièces soient déposées au niveau du musée de la Kalâa. Mais seulement 19 pièces ont été remises au musée. Les services de la Gendarmerie nationale ont indiqué que dans le cadre de l'enquête qui se poursuit toujours avec l'audition des responsables de la gestion du musée et du site de la Kalâa de Béni Hammad, trois personnes ont déjà été inculpées et déférées devant la justice. Selon des informations que nous avons recueillies, la Gendarmerie nationale enquêterait également sur d'autres pièces archéologiques. Ces pièces qui ont été exposées durant le déroulement du festival «Alger, capitale de la culture arabe» sont introuvables au niveau du musée Hodna de la ville de M'sila. Et pourtant, ajoutent nos sources, ces pièces «seraient consignées dans le registre d'inventaire du musée». L'enquête que mènent actuellement les services de la Gendarmerie nationale sur la disparition de pièces archéologiques, dans la wilaya de M'sila, pourrait être poussée pour toucher à l'ensemble du secteur d'archéologie de la wilaya. D'ailleurs, à la suite d'une lettre anonyme de dénonciation du mode de recrutement du personnel du musée de la Kalaâ et sur l'opération de restauration du site archéologique, adressée aux services du ministère de la Culture, un inspecteur du ministère a été dépêché, récemment, sur les lieux. Nos sources précisent que «des anomalies ont été relevées». En effet, l'inspecteur du ministère de la Culture a pu relever un recrutement sans qualification de personnes portant le même nom de famille. En outre, l'opération de restauration d'une partie du site archéologique de la Kalaâ des Béni Hammad, au niveau du palais El-Manar, à côté du minaret, qui a eu lieu durant les années 1990 est jugée «raide» par les spécialistes. L'entrepreneur, chargé de cette opération à l'époque, n'aurait aucune qualification. La préservation du site archéologique de la Kalaâ des Béni Hammad est à l'ordre du jour. Dans ce contexte, il faut dire qu'une enveloppe financière a été récemment dégagée par l'A.P.W de M'sila afin de construire un mur autour du site pour le préserver.