Au Front des forces socialistes, rien n'est encore clair. Même si des observateurs estiment que le plus vieux parti de l'opposition n'ira pas à la présidentielle d'avril 2014, le premier secrétaire national du FFS avait assuré, depuis Béjaïa, que la question de la participation ou pas du parti ne sera tranchée que lors de la réunion du prochain conseil national du FFS. «Nous allons prendre la décision de participer ou non à cette élection au moment opportun, car nous constatons que le régime est fermé sur lui-même et les choses ne sont pas encore claires. D'ailleurs, on ne compte pas participer pour participer. Nous préférons attendre encore pour voir plus clair, car, s'il y a de l'espoir, nous sommes partants pour prendre part à cette joute électorale. Au contraire, si les choses restent en l'état, nous préférons ne pas participer», a estimé Ahmed Bettatache. L'ANR et le PLJ pas encore déterminés Le parti de l'Alliance nationale républicaine (ANR) a annoncé, en ce qui le concerne, qu'il tranchera dans «deux semaines» au plus tard la question du soutien à l'un des candidats. Le conseil national avait chargé le bureau national de l'ANR de suivre le dossier de la présidentielle, de prendre la position «adéquate» et de soutenir «le candidat de la stabilité et de la continuité», rejetant l'appel lancé par les partisans du boycott et de «l'aventurisme». Même démarche au sein du parti de Mohamed Saïd, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), qui n'a pas encore décidé de la forme de sa participation à la prochaine présidentielle, mais s'est déclaré contre toute forme de boycott. Le parti a indiqué qu'il prendra le temps «nécessaire» pour décider s'il doit présenter son propre candidat ou en soutenir un autre. Le RND : «Poursuivre la marche» Le Secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Abdelkader Bensalah, a appelé, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika à se présenter à la prochaine élection présidentielle «pour poursuivre la marche et préserver les acquis de l'Algérie réalisés sous sa direction dans les domaines politique et socio-économique». «Nous nous devons de préserver et de consolider les réalisations accomplies sous la direction du Président Abdelaziz Bouteflika dans les différents domaines politique et socio-économique, c'est pourquoi nous appelons, à la demande des militantes et militants du RND, le Président Bouteflika à poursuivre la marche à la faveur d'un nouveau mandat», a souligné M. Bensalah. Pour le Secrétaire général du RND, «le choix est désormais une revendication de la base militante du RND et se veut un impératif national que requièrent les intérêts suprêmes de la nation». Le TAJ et le MPA déjà en campagne Les présidents des deux partis, Amar Ghoul et Amara Benyounès, avaient, de tout temps, affiché leur soutien à la candidature du président de la République pour un quatrième mandat. Les deux hommes réputés proches du cercle présidentiel ne rateront aucune occasion de le réaffirmer. Le président de Tajamoua Amel El-Djazair qualifiant la prochaine échéance électorale de «décisive» et de «déterminante», a, à maintes reprises, réitéré le soutien «absolu» de son parti à Abdelaziz Bouteflika, au cas où il se porterait candidat. M. Ghoul avait expliqué que la position de TAJ représente «un gage de fidélité à M. Bouteflika et de préservation des acquis réalisés par le pays durant sa présidence, à leur tête la sécurité et la stabilité». Amara Benyounès avait, pour sa part, affirmé, à maintes reprises, que «si le président de la République décide de présenter sa candidature, il le fera en tant que candidat indépendant». «Le Mouvement populaire algérien (MPA) soutiendra la candidature du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'il décide de se présenter à la prochaine élection présidentielle», avait déclaré, Amara Benyounès à partir de Tlemcen où il animait un meeting. Le groupe des 20 dénonce Le groupe des vingt qui «représente le front d'opposition, dénonce le mépris du pouvoir vis-à-vis de ses propositions avancées pour réunir les conditions d'un scrutin libre, transparent et crédible devant donner lieu à l'élection d'un Président légitime». Le groupe des vingt, partis et personnalités qui mènent campagne contre la révision de la Constitution avant la présidentielle de 2014, a passé en revue, au siège d'Ennahda, les situations politique et socio-économique qui prévalent en Algérie. C'est dans un contexte marqué par «la confusion et l'incertitude, à quelques semaines de la présidentielle d'avril 2014, que les postulants au scrutin sont appelés à se conformer aux règles du jeu», souligne-t-on dans communiqué commun. Le groupe est composé entre autres des partis El-fedjr el-djadid, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), Jil jadid, Justice et manifeste et Ennahda ainsi que d'autres formations tels le FAN, le RPR et le PEP. Boycott du RCD... Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a finalement décidé de boycotter l'élection présidentielle. Le président du RCD, Mohcen Belabes, a estimé, à cet effet, que la prochaine élection présidentielle «censée consacrer la rupture avec les pratiques frauduleuses en cours depuis 1962, est encore une fois compromise». Il avait indiqué, dans ce sens, que la demande de sa formation politique de «dessaisir le ministère de l'Intérieur de la gestion des élections et l'institution d'une commission de gestion permanente et autonome, a été ignorée et rejetée». M. Belabes a considéré que le dialogue engagé avec des acteurs politiques de différentes sensibilités, demeure «une pédagogie qu'il faudra renforcer». ... et du MSP M. Mokri avait indiqué que cette décision avait été prise à l'unanimité après un sondage d'opinion au sein de la base militante sur ce rendez-vous électoral, ajoutant que l'assiette électorale du MSP respectera les décisions des institutions. Rejetant l'existence de conflit interne au sein du conseil consultatif, M. Mokri a souligné que «la base et les structures du parti valorisent cette décision en toute cohésion et il n'y a aucune scission». Il avait expliqué ce boycott par «le monopole de la présidentielle par le pouvoir en place et la négligence des revendications de l'opposition pour la garantie des conditions de régularité et de transparence, conformément aux normes internationales». A la question de savoir si la décision du boycott était liée à une éventuelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika à ce rendez-vous, le président du MSP avait répondu que «cette décision n'a rien à voir avec la candidature de Bouteflika».