Image Il est 11h passées, un nombre de jeunes, majoritairement des filles, font la queue devant un petit local. C?est le bureau d?inscription pour l?obtention d?un poste préemploi dans une commune d?Alger. D?autres similaires sont installés à travers tout le territoire national et jouent le rôle d?intermédiaire entre les jeunes chômeurs diplômés et les entreprises. Le soleil brûlant ne dissuade nullement ces jeunes. «On a pris l?habitude d?attendre et de supporter la pluie et la chaleur. Le plus important pour nous, c?est de trouver un travail», dira Samia. «J?ai obtenu ma licence il y a deux ans et durant tout ce temps, j?ai travaillé en tant que serveuse, vendeuse et maintenant je suis secrétaire. Je déposerai mon dossier, ici, pour tenter ma chance, peut-être décrocherai-je un poste dans ma spécialité», ajoutera-t-elle. Sahra, quant à elle, a terminé ses études depuis une année. Elle veut avoir un poste préemploi pour d?autres raisons : «Je ne veux pas m?aventurer et travailler dans une entreprise comme permanente. Je trouve que ma formation n?est pas assez complète. Ce poste de préemploi, je le considère comme un stage de formation complémentaire. Je me perfectionnerai. Au bout d?une année, je serai plus sûre de moi et je me présenterai pour des postes plus importants.» Il n?y avait que cinq garçons dans la chaîne. L?un d?eux, Sofiane, s?interroge : «Pourquoi un jeune viendrait-il perdre son temps ici ? tout se fait ?men taht el taht? (piston). Il lui sera préférable de voir des occasions de business.» Et d?ajouter : «Moi-même, je ne suis venu ici que parce que je n?ai pas trouvé une autre alternative.» Sofiane est accompagné de deux de ses amis : «Nous l?accompagnons, mais nous avons profité de l?occasion pour déposer nos dossiers. On ne sait jamais, peut-être se rappelleront-ils de nous un jour.» Par ailleurs, beaucoup de jeunes rencontrés dans cette agence sont venus pour avoir «des nouvelles de leur demande». «Cela fait trois mois que j?ai déposé ma demande et je n?ai rien reçu. C?est lorsque mes amies, qui ont déposé les leurs après moi, ont reçu des convocations pour travailler que je suis venue pour me renseigner», dira Nawel. Malika, la jeune responsable de ce bureau, répondra à toutes ces préoccupations : «On reçoit des demandes de préemploi de la part de jeunes chômeurs diplômés dans toutes les spécialités et des offres d?emploi de la part de différentes entreprises.» Et de préciser : «C?est vrai qu?on traite les dossiers selon l?ancienneté, mais aussi selon les offres dont on dispose. Certaines spécialités sont beaucoup plus demandées que d?autres. C?est ce qui explique certaines lenteurs dans les réponses aux dossiers. Il faut que ces jeunes comprennent que cela ne dépend pas seulement de nous.»