Annonce ■ Le chef de l'armée égyptienne et nouvel homme fort du pays Abdel Fattah al-Sissi a annoncé sans surprise, qu'il sera candidat à la future présidentielle. Architecte de la destitution du président islamiste Mohamed Morsi et soutenu par l'armée, le très populaire maréchal Sissi, 59 ans, est assuré de pouvoir remporter les élections à la présidentielle, prévues dans trois mois. Dans ce contexte, il convient de rappeler que la semaine dernière l'armée lui a demandée de se présenter. «Oui, la question a été tranchée. Je n'ai pas d'autre choix que de répondre à l'appel du peuple égyptien», déclare le maréchal Sissi dans une interview publiée par le quotidien koweïtien Al-Seyassah. M. Sissi affirme que «l'appel (du peuple) a été entendu partout et je ne le rejetterai pas. Je demanderai un renouvellement de la confiance du peuple à travers un scrutin libre», ajoute-t-il. Le nouvel homme fort de l'Egypte répète depuis la destitution du président islamiste Morsi qu'il a répondu aux demandes de millions de manifestants descendus dans la rue réclamer son départ l'accusant de vouloir islamiser à marche forcée la société égyptienne. Il a déclaré qu'il demanderait l'aide du peuple pour «guérir l'Egypte de sa maladie chronique, qui s'est aggravée au cours des dernières années», dans une allusion aux Frères musulmans. Mais il a insisté sur le fait qu'il ne donnerait pas de faux espoirs au peuple égyptien quant à une résolution rapide des problèmes. «Nous ne nous jouerons pas de leurs espoirs et nous ne leur dirons pas que nous avons une baguette magique». Egalement ministre de la Défense et vice-Premier ministre, M. Sissi a cependant souligné que l'état de la sécurité en Egypte était en train de s'améliorer. L'Egypte est le théâtre de violences depuis la destitution de M. Morsi avec notamment des attentats visant surtout les forces de sécurité dans la péninsule du Sinaï mais aussi au Caire. Le maréchal Sissi a par ailleurs déclaré que, s'il était élu, il appellerait à une alliance entre les pays arabes «pour mener une guerre commune contre le terrorisme». «Je crois que les Etats du Conseil de coopération du Golfe et d'autres pays accueilleront favorablement une telle union pour éradiquer la terreur», a-t-il dit. Le maréchal Sissi est soutenu par les riches monarchies pétrolières du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Les autorités égyptiennes avaient annoncé que la présidentielle se tiendrait sous trois mois et avant les législatives. Ce calendrier permet pour Abdel Fattah al-Sissi, devenu en sept mois la personnalité la plus populaire du pays, de remporter une victoire. Il vient d'être élevé au grade le plus élevé de l'armée, un honneur vu par plusieurs hauts responsables comme un «au revoir» de l'armée à son chef, qui devra quitter ses fonctions au sein de l'institution militaire avant de déposer sa candidature, comme le stipule la Constitution.