Démarrage ■ La boulangerie industrielle du groupe Amor Benamor sera la première à entrer en service après la décision prise par le gouvernement de relancer la filière du pain industriel. Fruit d'un partenariat public-privé, le projet a nécessité un investissement de quelque 112 millions d'euros qui ont notamment servi à l'achat de trois lignes de production automatisées auprès du leader mondial des équipements pour la boulangerie industrielle, en l'occurrence le groupe français Mecatherm qui réalise 80 % de son chiffre d'affaires à l'export. L'usine implantée à Corso, dans la wilaya de Boumerdès, produira 150 tonnes de pain par jour, l'équivalent de 460 000 baguettes, «ce qui représente 1% du marché national du pain», selon Laïd Benamor, président-directeur général (P-DG) du groupe Amor Benamor. Les lignes de production automatisées acquises permettent la fabrication de deux variétés de pain : le normal et le spécial. Dans un premier temps, il sera uniquement question de produire du pain cuit frais. C'est en tout cas ce qu'ont laissé entendre les initiateurs du projet en révélant que le pain précuit surgelé sera probablement commercialisé à la fin de l'année en cours. «D'ici à la fin de l'année, nous arriverons, peut-être, à livrer du pain surgelé aux boulangers qui n'auront qu'à le passer au four et le servir aux clients à la demande», a affirmé en substance M. Benamor dans un entretien accordé au journal d'information en ligne Tout sur l'Algérie (TSA). Pour lui, le pain qui sortira de l'usine de Corso ne sera pas de mauvaise qualité comme le présagent beaucoup. «Nous avons choisi les meilleurs fournisseurs pour donner la meilleure qualité à nos clients», a-t-il déclaré à ce propos. Et d'expliquer que le groupe Mecatherm s'est engagé à dispenser une formation spécialisée au personnel de la boulangerie industrielle de sorte à lui permettre de manier facilement les machines et maîtriser la cuisson du pain. S'agissant des prix qui seront pratiqués par le groupe, ils seront au même niveau que ceux des boulangeries traditionnelles, à en croire M. Benamor : «Il est évident que nous aurons un surplus de dépenses en production et distribution, mais ce qui est sûr c'est que nous allons laisser une marge aux boulangers pour qu'ils puissent vendre le pain au prix auquel ils l'écoulent actuellement». Certes, la distribution coûte cher aux producteurs qui évitent d'ailleurs de transporter les baguettes sur plus de 200 kilomètres (en Europe). Mais le coût de la production est de loin moins élevé que dans une boulangerie traditionnelle. Autrement, ils n'auraient jamais pu proposer des baguettes beaucoup moins chères que celles de leurs concurrents, à savoir les artisans-boulangers.