La fille du roi d'Espagne, l'infante Cristina, a pris ses distances hier, samedi, avec les acti-vités frauduleuses reprochées à son mari lors de son audition par le juge, qui l'a inculpée pour fraude fiscale, un rendez-vous judiciaire sans précédent pour une monarchie affaiblie. Après sept heures d'interrogatoire, l'infante a quitté en voiture le tribunal de Palma de Majorque, aux Baléares. Première de la famille royale à être mise en examen dans le scandale qui empoisonne la monarchie, elle était arrivée le matin, blonde et souriante, saluant les caméras de télévision du monde entier d'un bref "bonjour". Assise dans un fauteuil de velours rouge, dans une salle d'audition dominée par le portrait officiel de son père, le roi Juan Carlos, Cristina, 48 ans, a longuement défendu son innocence, répondant pendant cinq heures à l'interrogatoire fouillé du juge José Castro, qui instruit ce dossier explosif, puis aux questions du procureur et des avocats. Le juge soupçonne la plus jeune fille du roi d'avoir coopéré avec son mari, l'ancien champion olympique de handball, Iñaki Urdangarin, mis en examen le 29 décembre 2011 et suspecté d'avoir détourné, avec un ex-associé, 6,1 millions d'euros d'argent public. A l'écart du tribunal cerné par la police, quelques dizaines de manifestants s'étaient rassemblés, réclamant "justice".