De Oran Concept ■ «Les seuls efforts des gouvernements ne suffisent pas pour une transition réussie vers une économie verte». C'est ce qu'a déclaré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, hier, à l'ouverture de la conférence de haut niveau sur l'économie verte, qui sera clôturée aujourd'hui, dimanche, au Centre des Conventions d'Oran. «Nous constatons que la crise économique mondiale a entravé le processus de développement de nombreux pays africains», a poursuivi Sellal, estimant de ce fait qu'il devient «nécessaire de réfléchir à l'adoption de nouvelles approches qui permettent aux économies africaines de se baser sur l'innovation, la diversification de production et de la valeur ajoutée et, par conséquent, de créer des richesses et des emplois durables». Sellal a rappelé que notre pays soutient l'idée de bénéficier, de manière globale, des services énergétiques modernes et durables, lesquels constituent une priorité absolue pour l'ensemble des pays africains : «La mutation énergétique est un volet essentiel dans les politiques publiques dans mon pays. Nous œuvrons sérieusement à économiser l'énergie et à rationaliser son utilisation en nous basant sur des équipements à basse consommation d'énergie et la promotion et la généralisation des programmes de développement des énergies propres et renouvelables.» Pour sa part, la ministre de l'Environnement, Dalila Boudjemaâ, estime que l'économie verte est un choix stratégique dans notre contexte africain. L'économie verte telle que vue par les pays développés, est plutôt sobre en carbone «mais pour les pays en voie de développement c'est surtout le développement, les investissements et la création d'emplois», a-t-elle déclaré dans son discours. Intervenant à son tour, le président d'honneur du réseau et ONG R20 pour l'environnement et les changements climatiques, Arnold Schwarzenegger, a remercié le Président Bouteflika, avant d'applaudir l'initiative de la conférence africaine. «L'Algérie est en train de prendre les bonnes mesures. Lors de ma précédente visite en juin dernier, j'ai eu des rencontres avec Sellal sur l'environnement», a-t-il déclaré dans son discours. Il estime que les défis pour protéger notre planète sont importants pour les générations futures : «La population mondiale est de l'ordre de 7 milliards aujourd'hui et sera de 8 milliards dans 14 ans. Ce qui veut dire que de plus en plus de personnes vont polluer. Nous avons vraiment besoin de l'énergie verte.» Quant à Nicolas Hulot, l'envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète, il estime qu'à la révolution écologique, économique et politique, devra surtout s'ajouter la révolution des esprits : «Nous devons stopper net la révolution des égoïsmes. Rien n'est durable s'il n'y a pas de changement dans le cœur. La grande partie de tous ces maux qui s'accumulent aujourd'hui, ont une même cause, la suprématie du profit et de l'argent.» Il nous faut désormais, selon lui, une économie de protection qui ne soit plus fondée sur la prédation et l'exploitation indigne de l'homme et de la nature. Et de l'économie de libre-échange à une économie de juste échange.