Plus de 200 migrants d'Afrique subsaharienne ont pénétré hier sur le sol espagnol lors d'un assaut massif, le plus important des dernières années, sur la frontière grillagée qui sépare le Maroc de l'enclave de Melilla, soumise à une extrême pression migratoire. A l'aube, environ 300 clandestins, qui s'étaient regroupés durant la nuit du côté marocain, se sont jetés sur la triple barrière, haute de sept mètres, qui sépare à cet endroit l'Afrique de l'Europe, a expliqué la préfecture de Melilla. Les deux tiers ont réussi à passer, escaladant un à un les trois grillages. Une fois du côté espagnol, ils ont rejoint le centre d'accueil du gouvernement, le Ceti, «chantant des chants de joie alors qu'ils traversaient la ville», a indiqué la préfecture. Fait extrêmement rare, une jeune femme se trouvait parmi les migrants. L'assaut, selon la préfecture, a été lancé à 6h du matin par les migrants qui ont jeté «toutes sortes d'objets, des pierres, des bâtons et des bouteilles contre les agents de la Garde civile», dont deux ont été légèrement blessés. Selon l'Association marocaine des droits de l'Homme, 34 migrants blessés ont été hospitalisés à Nador, au Maroc, souffrant de coupures provoquées par les barbelés et de fractures.