Les Occidentaux ont fait monter la pression sur Moscou, après le feu vert obtenu hier par le président russe, Vladimir Poutine, pour une intervention militaire en Ukraine. Dès hier, les Etats-Unis ont exigé de la Russie qu'elle replie ses forces déployées en Crimée, faute de quoi elle s'exposerait à un isolement international et à un impact «profond» sur ses relations avec Washington. Lors d'un appel téléphonique de 90 minutes, le président Barack Obama a affirmé à son homologue russe qu'il avait violé la loi internationale en déployant des soldats en Crimée. Il l'a appelé à «faire baisser les tensions en repliant ses forces dans leurs bases de Crimée». Pour le président russe, cela signifie que la Russie se donne le droit de «protéger ses intérêts et les populations russophones» en cas de «violences» dans l'est de l'Ukraine et en Crimée, comme il l'a déclaré à Barack Obama au cours de leur conversation téléphonique. Le président américain lui a rétorqué, selon la Maison-Blanche, que le meilleur moyen d'y parvenir était de s'adresser directement au gouvernement ukrainien. Le ministre américain de la Défense, Chuck Hagel, a, lui aussi, discuté au téléphone avec son homologue russe, Sergueï Choïgou. L'éventuelle décision de recourir aux forces de la flotte russe basée en Crimée, aux termes d'un accord bilatéral signé entre Moscou et Kiev, ou l'envoi d'autres troupes depuis la Russie, est désormais entre les mains de M. Poutine : «C'est le Président qui prend la décision. Pour le moment, il n'y a pas d'initiative en ce sens», a affirmé son porte-parole, Dmitri Peskov. Samedi, Kiev a mis son armée en état d'alerte après le vote à l'unanimité par le Conseil de la Fédération (Sénat) russe du «recours sur le territoire de l'Ukraine aux forces armées russes jusqu'à la normalisation de la situation politique dans ce pays». Ce vote avait été demandé par Vladimir Poutine.