Jeunes Que sont devenus les jeux nationaux qui faisaient la fierté de la Fédération algérienne des sports scolaires ? Et puis, combien sont-ils ceux qui connaissent aujourd?hui l?existence de la FASS ? Le sujet demande plus qu?un dossier, une enquête approfondie, voire un séminaire sur ce qu?est devenu le sport scolaire et quel sera son avenir. Au même titre que les autres sports de masse, le sport scolaire a enregistré un véritable recul depuis le début des années 1990, alors qu?avec des moyens même limités et une jeunesse débordante et souvent douée, le sort de notre sport aurait pris d?autres chemins que ceux du désarroi, mis à part quelques étincelles qui nous font rappeler que la terre algérienne est une nation de sportifs et de champions. La FASS peut se targuer d?être présente dans les 48 wilayas que compte le pays. Grâce aux ligues de wilaya, les divisions de valorisation des ressources humaines (Dvrh) organisent, chacune en fonction de ses possibilités et de ses moyens, le programme annuel arrêté par la fédération. Cette dernière est arrivée à gérer jusqu?à pas moins de 12 disciplines : football, handball, basket-ball, volley-ball, natation, escrime, tennis de table, judo, tennis, gymnastique, jeux d?échec et athlétisme dont le cross-country. Et rien que pour cette dernière discipline, chaque année plus de 1 000 jeunes, toutes catégories confondues, se réunissent pour les traditionnelles finales du championnat national. Un moment fort et attrayant. Sans compter les excellents résultats enregistrés régulièrement, tant sur le plan national qu?international, ainsi que l?émergence de la plupart des futurs athlètes de performance. Que dire aussi de tous ces records d?Algérie battus lors des jeux régionaux et des jeux nationaux et de toute cette ambiance de fête qui caractérisait ces joutes juvéniles ? Le complexe olympique Mohamed-Boudiaf, le stade Ouaguenouni, la piscine du 1er-Mai et d?autres sites portent jusqu?à ce jour les stigmates du sport scolaire. Soit dit en passant, le sport scolaire a longtemps constitué la base, voire la pépinière de clubs en perpétuelle recherche de l?élite. C?est aussi, et surtout, l?aboutissement d?une politique porteuse et de grands efforts déployés, malgré l?absence d?infrastructures et d?un soutien logistique conséquent. Aujourd?hui, le cordon ombilical entre le sport scolaire et le sport dit de performance semble coupé, au moment où nos cours d?écoles, nos rues et nos aires de jeu grouillent toujours de jeunes avides de pratique sportive. L?éducation physique et sportive n?étant plus une matière obligatoire, cela a poussé beaucoup de parents au désengagement total des politiques et des pouvoirs publics. Dans les pays développés et ceux qui sont à la pointe du sport, l?activité sportive à l?école, au collège ou à l?université constitue l?essentiel du réservoir des futurs recordmen ou champions du monde dans toutes les disciplines pratiquement. La «FASS» cachée de notre sport, c?est cette situation précaire, pour ne pas dire l?abandon progressif du sport chez les jeunes dont le sport scolaire est le maillon de base, et l?émergence d?autres «disciplines» peu glorieuses, telles la délinquance, la consommation de drogue et d?alcool, la violence, la prostitution...