On a retrouvé un spécialiste du judo dans une liste pour la Fédération de volley-ball. Samedi soir, la Chaîne III de la Radio nationale a diffusé une émission consacrée au renouvellement des Fédérations sportives. Quelques responsables du sport à l'image du directeur des sports au ministère de la Jeunesse et des Sports, M.Ould Ammar, ont participé au débat qui a essentiellement tourné autour de la désignation, par ce ministère, d'experts appelés à participer aux travaux des assemblées générales de ces Fédérations. Il ressort des propos des intervenants que cette démarche s'est opérée d'une manière très négligente de la part de la commission qui en avait la charge. Le représentant du ministère s'est gardé de porter un jugement sur cette affaire, indiquant «ne pas faire partie de cette commission». Il a, cependant, promis qu'il allait se focaliser sur elle. Il semble, en effet, que ladite commission a fait du n'importe quoi comme s'il s'agissait pour elle de se débarrasser d'un lourd fardeau. «Quand je vois que Djabir Saïd-Guerni, un champion du monde en athlétisme, fait partie de la liste des experts de la Fédération algérienne du sport universitaire, je me dis que quelque chose ne va pas et que cette commission de désignation des experts a dérapé. Saïd-Guerni, je l'aurais plutôt vu comme expert de la Fédération algérienne d'athlétisme», a déclaré Hassan Chikh, le président de la Fédération algérienne du sport universitaire. On s'est aussi demandé comment Hassiba Boulmerka, championne olympique et du monde du 1500m, n'a pu être retenue comme experte de la même Fédération d'athlétisme. L'accent a été mis sur le fait que de nombreux désignés du ministère se sont retrouvés dans des sports avec lesquels ils n'avaient aucun lien. Il en est ainsi d'un spécialiste du judo connu pour être un très bon formateur dans cette discipline, a été désigné comme expert de la Fédération algérienne de....volley-ball. On s'est aussi penché sur le cas de Mohamed Bouhaddou, enlevé de la liste des experts du judo, lui qui a été entraîneur de l'équipe nationale féminine de ce sport et qui est surtout derrière la découverte et la formation de Soraya Haddad, la médaillée de bronze des Jeux olympiques de Pékin en 2008 et médaillée de bronze des Mondiaux du Caire en 2005. Selon les débatteurs, les Fédérations ont été associées par le ministère de la Jeunesse et des Sports dans l'élaboration des listes des experts. On nous a demandé de leur proposer des noms, a dit Hassan Chikh. «C'est ce que nous avons fait en adressant à la commission, une liste de 30 personnes. A notre grand étonnement, aucune d'elles n'a été retenue, mais nous nous sommes retrouvés avec des gens inconnus du milieu du sport universitaire.» Intervenant par téléphone, Mohamed Belhadj, le président sortant de la Fédération du sport scolaire a abondé dans le même sens. «Nous avons arrêté une liste de 32 noms à transmettre à la commission, a-t-il dit. A la fin nous n'avons retrouvé aucun de ces noms dans la liste des experts qui ont pris part à l'assemblée générale élective de la FASS. Il y en a même qui n'ont aucun niveau d'instruction.» De son côté, Mohamed Meridja, le président sortant de la Fédération algérienne de judo a parlé d'une liste de 28 experts adressée par sa Fédération à la commission et pas un de ces 28 noms n'a été retenu. «Je suis membre du bureau exécutif de la Fédération internationale de judo. Dans mon travail je m'occupe de la désignation d'experts internationaux. Il est malheureux que dans mon pays on ne me reconnaisse pas ce titre», a-t-il regretté. Et puis, il a été question de la menace qui pèserait sur certaines Fédérations de la part des Fédérations internationales auxquelles elles sont affiliées, notamment celles du judo et de l'escrime qui ont fait savoir qu'elles n'acceptent pas de liste d'experts et qu'elles refusent la limitation des mandats à ceux qui étaient en poste. Sur ce point, le directeur des sports au MJS a déclaré: «Les Fédérations algériennes reçoivent des subventions de l'Etat. Ce dernier a, au moins, le droit de voir comment fonctionne ces Fédérations.» Un point qui risque de faire des vagues car si les Fédérations internationales reconnaissent aux pouvoirs publics le droit d'exercer un contrôle sur ces Fédérations pour l'utilisation des subventions elles tiennent par contre à une séparation des prérogatives sur le plan technique et organisationnel.