Le constat a été établi depuis belle lurette : nos cités sont hideuses, sans attrait, sans vie ni âme. Les choses vont certainement changer avec la création d'un observatoire de la ville aux missions bien précises : repenser la politique de la ville, de fond en comble. Il aura pour mission de suivre et d'évaluer les actions en matière de ville dans le cadre de la nouvelle conception des villes engagée par le ministère de l'Habitat. C'est ce qu'a indiqué Kamel Touati ce mardi matin sur les ondes de la chaîne III. La nouvelle conception des villes s'articule sur trois axes essentiels, apprend t-on de la part de responsable. Il s'agit en premier lieu « de la mise en place de la politique de la ville et un recadrage de la loi existante». Le deuxième axe concerne «la promotion de la ville à travers la réalisation des villes nouvelles et l'amélioration du cadre de vie du citoyen». Le troisième quant à lui est étroitement lié à «la mise à niveau des villes, soit toutes les interventions de requalification, de rénovation et de renouvellement urbain». Une stratégie qui s'appuie sur des outils de planification et des instruments d'urbanisme qui devront contribuer à «la disparition à jamais des cités dortoirs», a-t-il affirmé. A la place, nous verrons « des cités intégrées qui vont être réalisées avec toute la viabilité et les équipements nécessaires à la vie du citoyen », a en croire M. Touati. Cinq nouvelles villes sont d'ailleurs en cours de réalisation dont quatre sont pris en charge par le ministère de l'Habitat, rappelle le même responsable. Il s'agit de la ville de Si Abdallah à Alger, de Bouinane à Blida, Boughzoul dans les hauts plateaux, Menéa dans le sud, ainsi que la nouvelle de Hassi messaoud géré par le ministère de l'Energie. D'autres pôles sont en étude à l'image de l'extension de certaines régions de la wilaya d'Annaba, d'Oran et de Médéa. Pour ne pas tomber dans les plans architecturaux et urbanistiques anarchiques comme ce fut le cas pendant 50 ans, la direction des villes compte faire appel à des spécialistes pour «des études précises où sera défini et clarifier la question de la centralité qui doit être en adéquation avec le système», précise M. Touati tout en déplorant la situation catastrophique de nos villes. «On s'est rendu compte qu'il y avait des équipements d'un côté, les réseaux principaux et les commerces de l'autre côté. Il faut mettre en adéquation l'ensemble de ces éléments pour en faire un véritable centre urbain où les citoyens peuvent avoir toutes les commodités de la vie», a-t-il relevé. Les experts sont aujourd'hui unanimes à dire que nos villes se sont développées dans une telle anarchie qu'il est difficile de rattraper les erreurs du passé. Ce que conteste l'orateur pour qui il «est possible de rattraper ces erreurs». Pour appuyer ses propos, il révèle l'existence d' «un grand chantier de texte qui devraient encadrer désormais ce type de réalisation. Des textes étaient inopérants d'où l'importance de les revoir».