Crucial Au terme d?un match spectaculaire et de haute facture, le Portugal gagne le droit de passer en quarts de finale en battant l?Espagne (1-0). Il sera accompagné de la Grèce, vaincue par la Russie (1-2) mais ayant un meilleur goal-average. Après avoir épuisé leur droit à l?erreur en s?inclinant d?entrée face aux surprenants Grecs, les homme de Scolari devaient se racheter en gagnant leurs deux derniers matches s?ils voulaient faire perpétuer le rêve de tout un peuple. La bataille de Russie est gagnée (2-0), grâce notamment à une petite «révolution des ?illets» puisque Scolari a titularisé cinq joueurs du FC Porto pour ce match. Il restait alors le choc de la péninsule ibérique contre l?Espagne. Les choses s?annoncent indécises pour les deux nations historiquement rivales : les Portugais n?ont jamais battu leurs voisins de l?Ouest en match officiel alors que les Espagnols n?ont jamais pris le dessus sur le pays organisateur (sept défaites et un nul). Eh bien, ce seront les Espagnols qui finiront par respecter la tradition au terme d?une bataille épique digne de la rivalité ancestrale entre les deux pays. Un seul but, celui de Nuno Gomes, à la 57?, a suffi au bonheur de tout un peuple. Un but de toute beauté du Lisboète qui, après avoir bénéficié d?un faux écran de Figo qui embarqua trois défenseurs, crucifie l'excellent Casillas d?un tir tendu foudroyant. Il faut dire que la rencontre a tenu toutes ses promesses, tellement le spectacle était grandiose de part et d?autre. Les Portugais, mettant la pression d?entrée sur leurs adversaires et usant de provocations techniques par le trio Deco-Figo-Ronaldo, se créent plusieurs occasions. Vicente et Fernando Torres répliqueront de même en tenant la défense portugaise en état d?alerte. La rencontre gagne en intensité et les débats se débrident après la réalisation portugaise. Les buts de Ricardo sont carrément pris d?assaut par des Espagnols déchaînés et décidés à revenir au score. Mais la chance ne leur sourit guère avec ce tir de Torres renvoyé par le poteau (67?) ou ce sauvetage miraculeux de Carvalho (75?) alors que les buts étaient vides. Le ballon rebondit même sur la transversale de Ricardo, sur le corner qui a suivi, mais finit par fuir Raul qui était à l?affût comme le fut la saison pour le Real. Par la suite, une fois l?orage espagnol passé et quelques changements de joueurs, ce sont les Portugais qui termineront en beauté avec deux ou trois occasions de tuer le match, notamment ce ratage de Costinha à trois minutes de la fin. Au même moment, à Faro-Loulé dans l?extrême sud du pays, la Russie sauvait l?honneur en prenant le meilleur sur la Grèce (2-1). Et c?est l?unique but de Fyssas qui sauvera les Grecs qui feront valoir leur meilleur goal-average pour passer aux quarts de finale (meilleure attaque avec quatre buts contre deux seulement pour les Espagnols). Non seulement les hommes d?Otto Rehhagel ont réussi à remporter enfin un match en phase finale d?une grande compétition internationale, mais ils passent au second tour laissant une grande équipe d?Espagne sur le carreau. Le football est souvent magique, mais aussi crucial.