Le bilan de l'attaque attribuée à des éleveurs Fulani (peuls) commise samedi dans le nord du Nigeria est de 79 morts, alors que le précédent bilan était de 30 morts. Les affrontements sur des questions liées à la terre sont fréquents entre des éleveurs de bétail musulmans Fulani et des communautés chrétiennes depuis plus d'une décennie, notamment dans le centre du pays divisé entre le Nord à majorité musulmane et le Sud à majorité chrétienne. Et ce, malgré les efforts pour y ramener la paix. Mi-mars dernier, une centaine de personnes avaient été tuées dans l'attaque de trois villages dans l'Etat de Kaduna (centre) par des hommes munis d'armes à feu et de machettes. Les violences entre communautés d'agriculteurs et d'éleveurs auraient fait 10 000 morts en vingt ans dans le centre du Nigeria, selon les estimations d'organisations de défense des droits de l'Homme, notamment Human Rights Watch. Les chefs peuls se plaignent depuis des années de la perte de terres d'élevage, ce qui alimente l'hostilité entre les éleveurs musulmans et leurs voisins agriculteurs. Les Fulani se disent victimes d'une discrimination systématique, et les conflits diffèrent d'un Etat à l'autre, avec souvent un aspect religieux, surtout dans les régions où les fermiers sont majoritairement chrétiens.