Le groupe islamiste Boko Haram a revendiqué hier le massacre de 22 chrétiens, dont deux parlementaires, commis dimanche dans un cimetière du centre du Nigeria et attribué officiellement à des éleveurs musulmans. La police et des responsables civils de l'Etat du Plateau ont effet attribué lundi ce massacre, ainsi que celui d'au moins 80 agriculteurs chrétiens la veille, à des éleveurs de bétail musulmans Foulani en conflit avec les cultivateurs chrétiens. Mais Abul Qaqa, qui se présente comme porte-parole de Boko Haram, a exprimé dans un communiqué «sa joie devant le succès des attaques que nous avons lancées (...) dans l'Etat du Plateau contre des chrétiens et agents des forces de sécurité, dont des membres de l'Assemblée nationale». Parmi les victimes du massacre de dimanche figurent un sénateur fédéral, Gyang Dantong, et le chef de la majorité du Parlement de l'Etat du Plateau, Gyang Fulani. Cette revendication est difficile à authentifier, le groupe islamiste ayant dans le passé revendiqué des actions commises par d'autres dans le but de renforcer sa stature. «Nous poursuivrons notre traque des responsables gouvernementaux où qu'ils soient. Ils ne connaîtront plus la paix», dit le communiqué de Boko Haram, un groupe radical à l'origine de nombreux attentats en particulier dans le nord musulman mais aussi dans le centre du Nigeria. Selon les autorités de la région, plus de 100 chrétiens ont été tués en deux temps le week-end passé dans l'Etat du Plateau, situé sur la zone de contact entre le sud du Nigeria, majoritairement chrétien, et le nord principalement peuplé de musulmans. Lors du premier assaut samedi, au moins 80 personnes ont été tuées avec des armes à feu et des machettes dans plusieurs villages, selon le porte-parole du gouverneur du Plateau, Pam Ayuba. Au moins 22 autres personnes ont ensuite péri dimanche, au cimetière de Barkin-Ladi, à 90 km de la capitale locale Jos, alors qu'elles participaient aux funérailles des victimes de la veille, a ajouté M.Ayuba. Les attaques contre des chrétiens d'ethnie Berom ont été attribuées par les autorités à des hommes armés de l'ethnie Foulani, aussi appelés Peuls, une tribu pastorale musulmane ayant de fortes revendications territoriales. Le sénateur Dantong et le député Fulani appartenaient à l'ethnie des Berom, ont indiqué la police ainsi que des responsables de l'Etat du Plateau.