Bilan ■ La coordination des partis politiques et personnalités boycottant la présidentielle évoque la situation qui prévaut dans le pays et évalue la campagne électorale. Hier, vendredi, au siège du Mouvement de la société pour la paix (MSP), les représentants des cinq partis ainsi que l'ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour ont discuté de la situation qui prévaut dans le pays dans le contexte de la campagne électorale dont les organisateurs «n'ont pas réussi à susciter l'intérêt des citoyens», selon la coordination. Le représentant du Front de la Justice et du développement (FJD), Lakhdar Benkhelaf considère que ces partis ont choisi de boycotter cette échéance car ils considèrent qu'elle «manque de légitimité et tend à consacrer la corruption et l'instabilité». Pour sa part, le Secrétaire général du Mouvement Ennahdha, Mohamed Douibi a relevé que «le boycott est la tendance politique générale de la rue algérienne», la campagne électorale n'ayant pas, a-t-il affirmé, suscité l'intérêt des citoyens, en dépit des moyens de l'Etat consacrés par les partisans d'un quatrième mandat. De son côté, le président du MSP, Abderrezak Mokri a insisté sur les conditions de déroulement de la campagne électorale «durant laquelle tous les moyens interdits par la loi ont été utilisés, allant même jusqu'à exploiter la religion». Benbitour a, quant à lui, mis l'accent sur la situation économique «vulnérable du fait de la dépendance permanente aux hydrocarbures». A son tour, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) qui a choisi de s'allier avec le courant islamiste sans complexe aucun, a considéré que la transition s'impose pour passer à un régime «basé sur la démocratie». Les représentants de la coordination prévoient dans leur programme «des sit-in entre les 14 et 16 avril dans les wilayas de Béchar, d'Oran, de Chlef, de Constantine, de Batna et de Ouargla pour réitérer leur refus de la présidentielle», soulignant que ces protestations à la veille de la présidentielle visent à exprimer «de manière civilisée et pacifique» leur refus de la prochaine échéance. Les cinq partis ont choisi d'appeler au boycott de la prochaine présidentielle qu'ils estiment jouée d'avance. Une solidarité qui s'est déjà manifestée dans leur rassemblement à la salle Harcha très récemment avec une présence spectaculaire de Ali Belhadj et des militants du parti dissous de l'ex-FIS. Les représentants des partis HMS, JIL-JADID, EL-ADALA et le RCD regroupés dans cette Coordination pour le boycott de l'élection présidentielle du 17 avril, comptent disqualifier cette échéance à travers de nouvelles rencontres de proximité, affichage et présence dans les réseaux sociaux devant le refus de la population à adhérer à ce mouvement.