Toujours souriants et disponibles à tout instant pour expliquer aux citoyens la non-réception d'un mandat, d'une lettre, d'un pli urgent, les facteurs de Annaba se disent épuisés. Mal payés, ils trottent à longueur de journée et six jours sur sept, d'un logement à un autre, de quartier en quartier et de cité en cité. La majorité d'entre eux n'a pas bénéficié d'un congé depuis des années. D'autres portent un uniforme usé jusqu'à la corde, à force d'avoir été lavé. L'administration qui les emploie semble être insensible à leur situation. Effectuée en doublure à travers tous les pays du monde, la distribution quotidienne du courrier est, à Annaba, assurée par un seul et même agent. Les facteurs, qui sont tentés de faire valoir leurs droits au congé, ont eu pour réponse le geste fataliste de leur hiérarchie avec la même réponse du manque d'effectif qualifié pour ce type de mission. Le constat est dramatique à ce niveau d'activité d'Algérie Poste. « Cela fait sept ans que je n'ai pas bénéficié de congé. J'ai tout de même droit à un repos annuel. Nous n'avons pas d'uniforme ni de moyen de locomotion comme des bicyclettes, comme cela se fait à travers le monde », constate un de ces facteurs à Annaba.