Violences ■ Au moins 17 personnes sont mortes, ce dimanche, au nord de Bagdad dans un double attentat visant les locaux d'un parti politique kurde et un bâtiment des forces de sécurité kurdes voisin, à Jalawla. Une voiture piégée a explosé près du siège de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), le parti du président irakien Jalal Talabani et du bâtiment des forces de sécurité, avant qu'un kamikaze ne fasse détoner sa charge dans les locaux du parti. Le double attentat a fait également plus de 50 blessés, a précisé la police. La ville multi-ethnique de Jalawla fait partie des territoires du nord de l'Irak que les dirigeants du Kurdistan irakien souhaitent intégrer à leur région autonome, ce à quoi s'opposent les autorités centrales à Bagdad. Ce double attentat intervient au lendemain d'une journée noire pour l'Irak. Hier, au moins 25 personnes ont été tuées et 80 autres blessées à Bagdad dans une série d'attentats qui ont visé principalement des quartiers chiites de la capitale irakienne. Six attentats à la voiture piégée se sont produits dans six quartiers différents de Bagdad. Une bombe placée en bord de route a explosé dans un 7e quartier. Ces attentats n'ont pas été revendiqués, mais leur mode opératoire - explosions coordonnées et quasi simultanées de voitures piégées - rappelle celui des insurgés sunnites. Plus tôt dans la journée, des combats entre les forces irakiennes et des jihadistes sunnites du groupe l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont fait 59 morts à Mossoul (nord). Par ailleurs, des combattants jihadistes ont retenu en otages, dans la même journée d'hier pendant plusieurs heures des étudiants dans une université près de Bagdad et lancé un assaut meurtrier contre la police à Mossoul, un nouveau défi au pouvoir en Irak qui peine à contenir les violences. Les attaques contre l'université à Ramadi et contre Mossoul sont le fait du groupe radical sunnite l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui gravite le long de la longue frontière poreuse syro-irakienne et a réussi à prendre des secteurs dans l'ouest du pays. A Ramadi, à 100 km à l'ouest de Bagdad, les combattants de l'EIIL ont pris d'assaut l'Université d'Al-Anbar, après avoir tué les gardes et fait sauter un pont menant à l'établissement à l'aide de voitures piégées, a indiqué la police. Ils ont pris en otages le matin des centaines de personnes - personnel et étudiants, selon une source de sécurité. Appelées en renfort, les forces spéciales, appuyées par l'armée et la police, ont lancé l'assaut pour libérer les otages et chasser les assaillants. Après une journée de violents combats sur le campus, le ministère de l'Intérieur a annoncé en soirée que «tous les étudiants pris en otages avaient été libérés». Mais selon une source de sécurité, les combats se poursuivaient à l'université où les jihadistes occupaient toujours plusieurs bâtiments.