Contraintes ■ Les Verts sont dos au mur, ils n'ont plus le droit à l'erreur. Une contre-performance, demain, sera synonyme de fin d'un rêve caressé par de nombreux Algériens. Les 20 dernières minutes du match face à la Belgique ont tout remis en cause. L'équipe nationale, qui affichait une grande ambition de se qualifier au deuxième tour d'un Mondial, a complètement déçu. Néanmoins, l'espoir demeure et les joueurs savent pertinemment que désormais ils n'ont plus le droit à l'erreur. Il y a énormément de regrets après la rencontre face aux Belges, non pas parce que les Verts ont perdu, mais pour la simple raison qu'ils n'ont rien fait pour gagner... du moins pour repartir avec un bon résultat. Pourtant, le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, sait plus que tout le monde qu'en football «si tu n'oses pas, tu n'obtiendras rien». L'équipe du Costa Rica, un pays qui n'a pas de traditions footballistiques, et son entraîneur le Colombien, Jorge Luis Pinto, ont donné une gifle au coach national. Hier, les Sud-américains ont donné une leçon de réalisme aux Algériens, tout en étant un groupe de joueurs loin d'être aussi connus que les nôtres. L'équipe du Costa Rica dispute sa quatrième Coupe du monde, tout comme l'Algérie, mais les résultats de cette équipe sont largement en dessus de ce que les Algériens ont réalisés jusque-là. La «Sele» (le surnom de l'équipe) a réussi son entrée dans le gotha du football mondial en se qualifiant au deuxième tour dès sa première participation à un Mondial en 1990. Sous la coupe du célèbre Bora Milutinovic, le Costa Rica est parvenu à se hisser au deuxième tour de la compétition sous le commandement de l'entraîneur serbe Bora, et a été l'auteur d'une performance remarquable à la Coupe du monde 2002, où il tient tête aux futurs troisièmes du tournoi, la Turquie. En 2006, pour sa dernière qualification en Allemagne, il ne se classe que trente-et-unième sur trente-deux participants. Lors de l'édition actuelle, le Costa Rica a réussi l'exploit d'être la troisième formation à se qualifier officiellement au deuxième tour, après le Chili et les Pays-Bas, avant même la dernière journée de la phase des poules. L'équipe est entraînée par le Colombien Jorge Luis Pinto, en poste depuis septembre 2011. Hier face au quadruple champion du monde, l'Italie, les Costariciens n'ont jamais montré qu'ils étaient faibles par rapport à leurs vis-à-vis. Ils ont tenu tête à Pirlo et consorts, se permettant le luxe de l'emporter au final (1-0). Le sélectionneur de cette équipe n'a jamais demandé à ses joueurs de rester derrière et d'attendre les Italiens. Ils ont fait jeu égal avec leurs adversaires et leur victoire ne souffre d'aucune contestation. Les joueurs algériens doivent s'inspirer de cette équipe du Costa Rica pour parvenir à se décomplexer devant les nations, dites aux traditions footballistiques. Maintenant que le match face à la Belgique est terminé, il faut plutôt penser à développer le vrai jeu de l'équipe nationale. Celui avec lequel elle a réussi de très bonnes performances il n'y a pas si longtemps.