En février dernier, six personnes impliquées dans le pillage du sable des plages de la corniche jijelienne avaient été arrêtées et leurs camions remplis de sable saisis par les éléments de la Gendarmerie nationale. Et la lutte contre ce phénomène constitue «une priorité de ce corps de sécurité, plus que jamais déterminée à lutter contre ce pillage» a affirmé hier, samedi, à Jijel, un officier de ce corps constitué. S'exprimant en marge des journées «portes ouvertes» sur la Gendarmerie nationale, organisées au port de pêche et de plaisance de Boudis, le lieutenant-colonel Achour Hamel, chef d'état-major au Groupement territorial de ce corps, a réitéré la volonté de «lutter sans merci» contre «les prédateurs» du sable de la côte, dans le cadre de la préservation et de la protection de l'environnement. Etayant ses propos par des chiffres illustrant les diverses opérations effectuées de jour comme de nuit par les brigades de la Gendarmerie nationale le long de la route nationale (RN) n° 43, notamment sur la côte-est, cet officier a rappelé que la «plus grande prise» avait été réalisée au lieudit Beni Mahboub (El-Milia), donnant lieu à la saisie, le 13 mai dernier, de 6 400 m3 de sable de mer, soit l'équivalent de 500 camions. Ce matériau de construction très prisé, de plus en plus convoité depuis la fermeture administrative de quelques sablières de la région, est écoulé à des prix souvent prohibitifs, comme le corrobore la prolifération de parcs à matériaux créés un peu partout au mépris de la réglementation en vigueur. De nombreux usagers de la route ont d'ailleurs parfois du mal à circuler de nuit, face à des camions chargés de sable de mer et autres engins empruntant, tous feux éteints, aussi bien la R N 43 que d'autres itinéraires pour échapper aux contrôles des services de sécurité. Durant le 1er semestre de l'année en cours, 51 affaires relatives à l'extraction illicite de sable de mer, impliquant 16 personnes, ont été traitées par les services de la Gendarmerie nationale, contre 4 seulement en 2013, ce qui démontre l'ampleur prise, au fil des ans, par ce phénomène. A ce jour, un volume de 7 083 m3 de sable de mer, 63 camions de différents tonnages ainsi que d'autres moyens ayant contribué à l'extraction ou au transport de ce matériau naturel ont été saisis et mis en fourrière. Ce phénomène, dénoncé pendant des années, ne trouve pas encore de solution tant les multiples interférences et autres contraintes encouragent sa persistance. L'extraction du sable est interdite par arrêté. Les textes existent et le dispositif réglementaire est mis en place, mais le phénomène du vol de sable persiste. Le sable marin demande, selon les experts du bâtiment, «moins de ciment que le sable des dunes, ce qui fait revoir à la baisse les frais de construction».