Environnement - Le nombre d'affaires liées à l'extraction illicite de sable de mer, à Jijel, a diminué au cours de l'année 2013 comparativement à 2012 du fait de la lutte «sans merci» menée contre les pilleurs, a indiqué hier, le groupement territorial de la Gendarmerie nationale. L'année dernière, ce sont 15 affaires d'extraction de sable de mer impliquant sept individus qui ont été traitées par ce corps de sécurité contre 19 en 2012, a précisé le lieutenant-colonel, Hocine Bella, commandant du groupement territorial, lors d'un point de presse. 65 m3 de sable ont été saisis l'année écoulée contre 289 m3 en 2012, a révélé cet officier, soulignant à nouveau la «détermination de la Gendarmerie nationale à venir à bout de ces prédateurs». Outre l'impact hautement négatif sur l'environnement, l'extraction illégale de sable de mer, dans les différentes plages de la région, notamment celles situées à l'est du chef-lieu de wilaya, est également à l'origine d'accidents de la circulation causés par les transporteurs. Des méthodes «spéciales» sont utilisées par les agresseurs du littoral pour parvenir à leurs fins, a rappelé le commandant du groupement dans son point de presse consacré au bilan de l'année 2013, faisant état de «subterfuges», comme l'utilisation effrénée de téléphones portables pour déjouer les contrôles et éviter les barrages de la Gendarmerie nationale, ou la circulation de nuit, tous feux éteints sur des axes routiers principaux ou secondaires, ce qui, a-t-il insisté, constitue un «grand danger». Seule la réouverture prochaine des sablières d'Oued Zhour (Jijel), dont l'exploitation irraisonnée a conduit à leur fermeture en raison de nuisances environnementales, pourrait bien changer la donne. Cette mesure de réouverture exceptionnelle des sept sablières d'Oued Zhour est qualifiée de «raisonnable» par les responsables de la direction de l'environnement de la wilaya de Jijel. «Vu l'ampleur de la demande en sable pour les projets de construction et compte tenu de l'exploitation frauduleuse dont ont longtemps fait l'objet les anciennes sablières (aujourd'hui fermées) du littoral jijélien et au regard, enfin, des prix exorbitants atteints par le sable au marché noir, il était judicieux d'opter pour une réouverture d'une année», a également souligné la direction de l'environnement. Pour Massinissa Merakeb, inspecteur à la direction de l'environnement, la quantité de sable extrait en une année demeure «contrôlable», alors qu'une extraction de ce matériau pendant la durée «traditionnelle» de dix ans «porte atteinte à l'équilibre écologique du littoral.» La destruction des plages et des cordons dunaires, barrières naturelles protégeant les plaines littorales à vocation agricole, «nuit grandement à l'agriculture du littoral», ont expliqué des spécialistes pour lesquels «il s'agit d'opter pour des solutions rationnelles en mettant un terme à l'exploitation frauduleuse et effrénée du sable».