Indécision ■ Le sélectionneur national n'a pas caché certains soucis à la veille de cette «finale» du groupe H. La première inquiétude de Coach Vahid est relative à l'état physique de certains de ses joueurs. Même s'il n'a rien voulu divulguer, il a laissé comprendre que des joueurs ont souffert physiquement après le dernier match. «Quand on fait un match aussi intense et plein que celui face à la Corée du Sud, logiquement on renouvelle la confiance au même onze. Je peux assurer qu'il n'y aura pas de grands changements. Toutefois, un problème physique et de récupération de certains joueurs m'inquiète énormément», a-t-il dit. Le deuxième point relevé est le mental des joueurs. Il a insisté sur la préparation psychologique. «La plupart des joueurs évoluent en Europe, mais ils ne sont pas tous titulaires. Je suis fier du jeu que produit mon équipe, mais je dois bien la préparer psychologiquement. Nous manquons d'expérience dans ce type de matchs. J'espère montrer un beau jeu et gagner à la fin. Le mental va jouer un rôle important. Mon équipe est très jeune, mais c'est une occasion qu'elle doit saisir. Cela ne va pas se reproduire à chaque fois. Je ne veux surtout pas trouver d'excuses à la fin. Nous allons réaliser une chose extraordinaire, celle d'être parmi les 16 meilleures sélections au monde. Là, il faut faire un énorme effort, que ce soit physiquement ou mentalement. Ce dont je suis sûr, c'est que nous allons souffrir beaucoup», a-t-il prévenu. Le troisième souci du coach est plutôt d'ordre infrastructurel. A propos de l'état de la pelouse du stade, Halilhodzic n'a pas émis de réserves. Pour lui, les joueurs talentueux peuvent faire la différence dans ce genre de surface. «J'étais tout à l'heure sur le terrain qui n'était pas dans son état parfait. J'ai demandé à ce que l'on arrose la pelouse. Il faut monter la meilleure équipe possible. Nous avons des joueurs techniques qui peuvent faire la différence. Nous allons aborder le match avec détermination. Même le nul ne va pas arranger nos affaires. Nous avons deux possibilités, gagner ou perdre. Il faut défendre et attaquer en même temps. Avoir confiance en soi-même et surtout il faut oser. Et puis, tout reste possible». Le quatrième souci, c'est l'adversaire. Halilhodzic, qui a décortiqué le jeu de la Russie, a assuré que «le danger peut venir de partout. La Russie s'appuie sur un jeu avec beaucoup de permutations. J'ai vu plusieurs actions. Physiquement, ils sont au top. Ils courent beaucoup, changent de rythme et peuvent faire pression très haut». Le driver national a révélé qu'il va se réunir avec ses joueurs pour discuter avec eux. «Nous allons nous réunir pour parler de tous les petits détails. Je dois savoir dans quel état d'esprit se trouvent mes joueurs». La détermination Ghilas : «Un seul mort d'ordre, gagner !» Nabil Ghilas pense que son équipe doit jouer pour gagner. Il estime que viser le nul risque de jouer un mauvais tour à l'équipe. «Après notre match face à la Corée, cela nous a fait du bien de décompresser, mais nous nous sommes vite replongés dans la préparation du match contre la Russie. Nous avons gagné face à la Corée et c'était un résultat extraordinaire pour nous. Cela faisait longtemps que l'Algérie n'avait pas gagné un match en Coupe du monde. En plus, nous avons inscrit 4 buts. Il reste un point pour atteindre cet objectif historique, à savoir passer en 8es de finale. Nous n'allons pas nous contenter d'aller chercher un point. Nous viserons la victoire et pourquoi pas terminer premiers si la Corée venait à créer la surprise en battant la Belgique. La Russie est une équipe très bien organisée tactiquement. Je pense qu'il ne faut pas se focaliser sur la défense, car contre la Belgique nous avons joué trop défensif et cela ne nous pas réussi. Nous n'avons encore rien prouvé. Il faut rester concentrés pour ramener la qualification», a-t-il déclaré. L'adversaire Feghouli : «La Russie ? Un dur morceau» La victoire acquise face à la Corée du Sud a relancé les Verts dans la course vers la qualification pour le deuxième tour. Pour Feghouli, c'est une bonne chose surtout après la défaite face à la Belgique. «N'oubliez pas que nous avons entamé le tournoi face au favori du groupe, la Belgique. Malgré cela, nous avons mené par un but jusqu'à la 70e minute. La victoire face à la Corée du Sud nous a permis de nous classer à la 2e place. Il nous reste un match contre la Russie qui sera très difficile, mais nous allons tout faire pour réussir un bon résultat. C'est à l'entraîneur d'adopter la stratégie qu'il faut. Nous avons préparé ce rendez-vous tranquillement et nous avons bien étudié le jeu de notre adversaire. Nous respectons cette équipe de Russie, qui possède de très bons joueurs. Nous allons tout faire pour gagner et nous qualifier incha Allah. Avec Brahimi, ça a bien marché. Nous avons réussi plusieurs facettes de jeu. On s'entend et c'est tant mieux pour nous tous», a-t-il indiqué. Le terrain La pelouse dans un piteux état L'état du terrain de l'Arena da Baixada, théâtre du déterminant Algérie-Russie de ce soir, inquiète grandement le patron technique des Verts. «Nous avons des joueurs bons techniquement et j'espère qu'ils pourront s'exprimer sur cette pelouse. On va rentrer sur le terrain avec beaucoup de détermination, car jouer pour un match nul, on ne sait pas le faire. Vous n'avez qu'à voir tous les matchs que nous avons disputés, soit on a gagné, soit on a perdu. Pour demain (aujourd'hui), il faudra faire preuve de beaucoup de détermination, il ne faut pas seulement défendre, mais plutôt essayer de marquer des buts et surtout oser, oser et oser, comme on sait le faire, car mes joueurs lorsqu'ils prennent confiance, tout est possible. En tout cas, je fais confiance à mon groupe», précisera Halilhodzic. Pour préserver la pelouse, l'entraînement d'hier s'est déroulé sur un terrain annexe. Le duel Halilhodzic - Capello, l'autre match Il y a quatre ans, Rabah Saâdane, à la tête des Verts, avait rencontré Fabio Capello, sélectionneur de l'Angleterre à l'époque lors du Mondial sud-africain. L'Algérien s' en était bien sorti en imposant le partage des points avec l'Angleterre. Cette année, Capello retrouvera sur son chemin l'Algérie, étant sélectionneur de la Russie, mais avec un autre entraîneur pour les Verts, Vahid Halilhodzic. Ce dernier n'a pas tari d'éloges sur son collègue. «C'est un entraîneur que j'apprécie beaucoup, mais j'ai aussi ma stratégie. Comme je vous l'ai déjà dit, on ne sait pas jouer pour un nul. D'ailleurs, pour espérer faire un nul, il faudra au moins marquer. Tactiquement, il faudra être en place, car les Russes attaquent avec six à sept joueurs, pour ne pas se faire surprendre», a déclaré Coach Vahid. Les deux hommes se sont échangé des louanges. Halilhodzic était le premier à dire que Capello est l'un des meilleurs entraîneurs du monde. L'Italien a répliqué après en affirmant que le Bosnien a réalisé un excellent travail avec l'Algérie.