Duel Le Portugal, porté par tout un peuple, affronte les Pays-Bas ce soir à Lisbonne dans le dernier carré, l'ultime obstacle avant, peut-être, la première finale de son histoire. Figo contre Van Nistelrooy, Deco contre Davids, Ricardo Carvalho contre Stam. Les noms claquent à l'oreille, les caractéristiques des deux équipes sont proches et même si le Portugal semble favori en raison de sa montée en puissance après la défaite inaugurale face à la Grèce (1-2) et du soutien de son public, de l'aveu de Figo, «le match se jouera sur des détails». Cette trajectoire ascendante place les Portugais en position de favoris, surtout si on la compare à celle, erratique, des Néerlandais qui se doivent d'être encore en lice qu'à un concours de circonstances très favorable. Au premier tour, les Pays-Bas n'ont pas convaincu : un nul contre l'Allemagne, sur un exploit de Van Nistelrooy (1-1), une défaite contre la République tchèque (2-3, après avoir mené 2-0) puis une qualification en quarts conquise grâce à une victoire sur la Lettonie (3-0) conjuguée à une défaite allemande face aux remplaçants tchèques (1-2). Enfin, les «Orange» sont passés en demi-finale en écartant la Suède aux tirs au but, après un nul 0-0 qui a apporté de l'eau au moulin des détracteurs du sélectionneur Dick Advocaat, accusé d'avoir bradé la culture offensive néerlandaise. «Je ne pense pas que les Pays-Bas jouent mal», proteste Deco, le meneur de jeu portugais qui a fait de Rui Costa un remplaçant et rejette l'idée que le Portugal d'aujourd'hui joue comme les Pays-Bas d'hier : «On joue comme on sait le faire et on le fait bien.» Pas mal, effectivement, pour le moment. Les hommes du sélectionneur brésilien Luiz Felipe Scolari se sont repris après la Grèce, écartant la Russie à la hargne (2-0), l'Espagne au c?ur (1-0) et l'Angleterre au bout du suspense (2-2, 6 tirs au but à 5). Les Orange, eux, n'ont pas ces soucis. Van Nistelrooy, «une machine à buts» selon le Portugais Jorge Andrade, est deuxième buteur du tournoi avec 4 réalisations et son entente avec le prometteur ailier gauche Arjen Robben vont porter certainement le danger dans le camp des coéquipiers de Ricardo. Une affiche palpitante qui plongera tout le peuple portugais dans le suspense.