CHU de Bab El-Oued Les responsables en appellent à l?aide des collectivités et de Netcom. Pansements souillés de sang et incrustés dans le sol, cartons contenant des déchets contaminés déposés à l?air libre devant certains services de consultation, des gants usagés traînant par terre, des déchets septiques et ménagers mélangés, le tableau n?est pas reluisant au CHU de Bab El-Oued. L?image est repoussante et fait craindre des maladies infectieuses. «Je suis d?accord avec vous», reconnaît M. Charef, surveillant général chargé de l?hygiène et de la sécurité, avant de poursuivre : «Nous avons beau sanctionner, rien n?y fait». Absence de civisme, médecins qui ne donnent pas l?exemple. Des constats apparemment propres aux hôpitaux. «Le professeur chef de service est censé veiller à ce que tout soit fait dans les normes», assure-t-il. «Mais lorsque vous voyez un médecin, un intellectuel, jeter des déchets par terre, qu?attendre des autres ?». Pourtant, «le service épidémiologie effectue des visites d?inspection. Mais tant que les gens ne sont pas éduqués? L?hygiène incombe à tout le monde», souligne M. Charef qui relève l?immensité de la tâche et le peu de moyens dont dispose le CHU de Bab-El-Oued pour y faire face. «Si la municipalité et l?entreprise Netcom ne nous aident pas, nous ne pouvons rien faire», affirme-t-il, évoquant le coût des enlèvements des déchets ménagers qu?il juge très élevé (trois millions de dinars/an) «par rapport à un budget dérisoire» et le refus de l?APC d?inclure cet hôpital dans la tournée quotidienne de la benne-tasseuse. «A qui appartient l?hôpital ?», interroge notre interlocuteur avant d?y répondre : «Nous appartenons tous au secteur public et ils devraient donc nous aider. Pour en revenir aux déchets contaminés, l?enlèvement se fait trois fois par jour, difficilement, selon lui, à cause du système pavillonnaire de ce CHU. Un seul Dumper sillonne l?établissement pour enlever les sacs.» «En principe, il ne devrait pas circuler ici à cause du bruit qu?il fait», dit-il au moment où celui-ci passe. Une équipe de 14 agents sont chargés de l?hygiène, entre enlèvement et incinération. «Lorsqu?il y a trop de déchets, je double l?effectif», indique-t-il. M. Charef déplore le fait que «l?incinérateur (soit) petit par rapport à la superficie de l?hôpital» et qu?il soit «très ancien puisqu?il remonte à l?époque où le CHU était un hôpital militaire. Encore heureux qu?il marche. Mais jusqu?à quand ? La benne-tasseuse est en panne et ce sont les agents qui jettent les sacs à l?intérieur avec tous les risques que cela comporte».