“Les hôpitaux oranais produisent 4 765 tonnes de déchets par an”, affirme Mlle Souad Benounis, ingénieur en charge de ce dossier à la Direction locale de l'environnement. 20% des déchets de ces établissements de soins sont considérés comme dangereux. Ces déchets rejetés par les hôpitaux, les cabinets médicaux, les laboratoires d'analyses ou par les particuliers qui se soignent ou suivent des traitements à domicile posent un sérieux problème de santé publique. Les pansements souillés, les aiguilles d'injection, les flacons, les médicaments périmés et autres déchets médicaux, ainsi que les déchets issus de la production pharmaceutique, sont tous source de toxicité. Les déchets hospitaliers sont des vecteurs de maladies et d'épidémies. Dans le cadre du plan de gestion des déchets spéciaux, élaboré il y a quelques années par le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, la Direction de l'environnement de la wilaya vient de demander au wali d'Oran l'inscription d'une opération d'élimination de ces déchets toxiques. “Nous attendons le feu vert du premier responsable de la wilaya”, affirme Mlle Benounis. Les cliniques privées doivent d'éliminer elles-mêmes leurs déchets sinon elle sont passibles de taxes de déstockage des déchets. La taxe est fixée à 24 000 DA par tonne de déchets et par an. Elles doivent éliminer leurs déchets car ils contiennent un matériel qui peut être infectieux, toxique ou radioactif. Parmi les déchets infectieux, on compte les cultures et stocks d'agents infectieux, les déchets de malades infectieux, les déchets contaminés par le sang et les dérivés sanguins, les échantillons diagnostics jetés ainsi que les matériels (tampons, pansements) et appareils divers contaminés (appareilsmédicaux jetables, etc.). Autres déchets non moins dangereux : les produits radioactifs. Le verre contaminé par du matériel de diagnostic radioactif ou de radiothérapie représente aussi une source réelle de danger. Danger qui peut, par ailleurs, provenir des déchets à forte teneur en métaux lourds. L'exemple des thermomètres à mercure est souvent cité comme source potentielle de cancer. A. T.