Résumé de la 3e partie Omar, qui a tiré sur un parachutiste français, est caché par une jeune Algérienne employée par des Européens? Les rues grouillent de soldats mais, cette fois-ci, il ne se fait pas remarquer. Il parvient jusqu'à la maison, ou plutôt la cave de la maison qui sert de refuge à sa cellule. ? Les gars ! dit-il à ses amis, je crois que je l'ai échappé belle ! Il raconte ce qui s'est passé. Un de ses compagnons, Mustapha, s'exclame : ? Je crois que je connais cette fille ! ? Elle s'appelle Fella ! ? J'ignore son nom mais je sais que, moi aussi, je lui dois une fière chandelle ! ? Comment cela ? demande Omar, curieux. ? Je rentrais d'une mission quand une patrouille surgit. Les soldats se sont mis à fouiller les passants et j'allais moi-même être fouillé. Et j'avais un pistolet dans la poche. C'est alors que j'ai vu une jeune femme pousser devant elle une vieille sur un fauteuil roulant? La vieille est une Européenne mais la jeune femme paraissait être une Algérienne. Je me suis approché et j'ai dit, en arabe : «Ma s?ur...» elle a répondu, en arabe également : «Qu'est-ce que tu veux frère ?» J'ai hésité un moment puis je lui ai dit que j'étais un moudjahid et que j'avais une arme dans la poche. Elle m'a dit : «Donne !» Je la lui ai donnée. Elle l'a glissée dans le fauteuil de la vieille et elle m'a chuchoté une adresse... ? C'est à tel endroit ? dit Omar. ? Oui ! Je m'y suis rendu un peu plus tard. Elle m'a vu du balcon et elle est descendue me remettre l'arme. Omar hoche la tête. ? Elle m'a sauvé également, les paras m'auraient certainement pris ! ? Je ne l'ai plus revue, dit Mustapha, mais je me souviendrai toujours d'elle... Une jolie fille mais au visage triste ! ? J'ai remarqué aussi qu'elle était triste, dit Omar. On a l?impression qu'elle éprouve une grande souffrance... ? ça ne doit pas être amusant de s'occuper d'une vieille infirme... ? Il n'y a pas que ça, dit Omar. Il met la main à la poche et en sort l'enveloppe que Fella lui a donnée ; il la montre à ses camarades. ? Et elle m'a donné ses économies pour la Cause ! ? Tu n'aurais pas dû les prendre, dit quelqu'un ! ? Elle aurait été déçue, dit Omar. ? Cette femme mérite une médaille ! Omar hoche la tête. ? Elle l'aura, à l'indépendance ! En tout cas, il songe à la revoir. Il y a quelque chose en elle qui l'attire. Peut-être ses grands yeux noirs, peut-être cet air triste qui la rend si charmante... Mais quelques jours après, Omar est appelé à rejoindre le maquis. Il quitte Alger où il ne reviendra qu'à l'Indépendance. (à suivre...)