Situé entre le massif de Turgot et celui de Tessala, le plateau volcanique de Aïn Témouchent apparaît, vu de loin, de Ben Ganah par exemple, d?une uniformité parfaite. En réalité, cette surface est accidentée et entrecoupée de mamelons, de collines et de ravins profonds comme ceux des oueds Sename et Souf Tell. Leur altitude varie de 250 à 400 m, sur une superficie d?environ 325 km2, entre Aïn Kbal, du nord au sud, et l?oued Souf Tell, d?est en ouest. Les mouvements orogéniques, qui ont accompagné l?effondrement de l?antique Siga du Sahel d?Oran et des basses plaines occidentales, ont entraîné une série de fractures avec épanchements volcaniques, tel le plateau volcanique de Aïn Témouchent, composé principalement de basaltes leucitiques. En 1948, le géologue français Gentil a cru y reconnaître une série de cratères. Des dépressions circulaires plus ou moins régulières étaient en fait occupées temporairement, avant leur mise en culture, par des dayas (lacs) ne contenant de l?eau qu?en saison pluvieuse, tels les dayas Ben Ganah, Lemsir (djebel Tzioua) et des Trois-Marabouts. L?éruption volcanique de 241 ap. J.-C. a, sans doute, presque entièrement décapé les cônes primitifs, formés de tufs leucitiques, cendres, lapillis et nodules d?olivine, altérés en argile grisâtre, nous explique L. Ahmed, ingénieur d?Etat en géologie.