Distance Situé à 5 km à vol d?oiseau du village des Trois-Marabouts et à 9 km de Aïn Témouchent, le cratère de Tzioua compose essentiellement le volcan de Aïn Témouchent. Tzioua est le nom de la montagne formée par le cône de débris, plus spécialement du sommet qui domine la bordure nord de la dépression circulaire de Dayat-Lemkir. Difficilement accessible, nous n?avons pu atteindre le cratère que par de mauvais sentiers en quittant la grande route de Beni Saf, la distance à parcourir ainsi est d?environ 2 km. En effet, tandis que le cône de débris de Ben Ganah domine peu le sol environnant, celui de Tzioua se détache assez nettement en pente douce jusqu?aux falaises sablonneuses de la côte. Les dimensions de ce cône de débris sont significatives : l?ouverture du cratère n?a pas moins de 60 m de diamètre. Un géologue des carrières nous fait part de ses appréhensions : «Malgré son état de conservation et de sommeil, le volcan de Aïn Témouchent a certainement augmenté de ses dimensions premières, d?où les émanations sulfureuses.» Et d?ajouter : «La nature, généralement tufière et scoriacée des débris volcaniques qui le composent, indique qu?il a dû subir des dénudations faciles sous l?action des pluies.» Volubile, un vulcanologue que nous avons rencontré sur ce site est formel : «En 1896, il a été noté d?importantes coulées de lave émanant du volcan de Aïn Témouchent. Celles-ci s?étaient échappées de la base du cône de Tzioua pour se diriger vers la mer. Les géologues de l?époque ont pu la suivre (la lave) sur une étendue de plus de 3 km. Mais au-delà, elle semble avoir disparu sous l?influence d?érosions importantes, probablement contemporaines du changement de la vallée de l?oued Aïn Khal qui prend, à partir de là jusqu?à son embouchure, le nom de oued El-Hallouf.» Cependant, il est important de souligner l?étroite «parenté» qui existe entre les laves de Aïn Témouchent et celles du Vésuve. Ces dernières sont en effet caractérisées par le rôle que joue, dans leur composition, «un minéral appelé leucite et qui apparaît souvent, à l??il nu, sous sa forme de cristaux vitreux à contours plus ou moins arrondis», nous explique-t-on. La nature du soufre donne donc au volcan de Aïn Témouchent et de ses environs un intérêt tout particulier. Les volcans leucitiques, en effet, sans être d?une extrême rareté, ne sont pas très répandus. «Quoi qu?il en soit, leur composition minéralogique les rapproche des laves du Vésuve, ce qui implique une composition dans la consolidation d?une éventuelle formation de magma.»