Stratégie Le président français Chirac a convoqué le gouvernement Raffarin pour poser les jalons du partenariat d?exception. Traité d?amitié, visas, accords commerciaux, reconversion d?une partie de la dette et bien d?autres mesures, tels sont les points chauds de ce que sera, en 2005, le très attendu partenariat d?exception entre l?Algérie et la France. Après le carrousel diplomatique qui a vu les deux capitales accueillir une armada de ministres de part et d?autre, voilà venue l?heure de la concrétisation : hier mercredi, le président français, Jacques Chirac, a convoqué un Conseil de gouvernement «spécial Algérie» un fait qui rappelle un peu le général de Gaulle qui, en 1963, a signé avec le chancelier allemand Konrad Adenauer le seul et unique «traité d?amitié» que la France ait paraphé durant toute son histoire. Le gouvernement Raffarin était appelé à faire le point sur le programme de travail et des perspectives d?échange des ministres pour le renforcement du partenariat d?exception entre Paris et Alger. Sans attendre, la réunion a été marquée d?une première mesure : 50% de demandes de visa Schengen peuvent d?ores et déjà être traitées par le consulat général à Alger. Ce rapatriement des dossiers, qui devra, en principe, être suivi de la réouverture du consulat à Oran, mettra du baume au c?ur des Algériens obligés, jusqu?à ce jour, de faire une véritable gymnastique pour obtenir le fameux visa. Ils étaient, en effet, contraints d?envoyer une pile de documents au service d?immigration sis à Nantes, prendre leur mal en patience et attendre des mois et des mois pour connaître la sentence. Nombre d?Algériens ont le malheur de se voir refuser ce fameux «joyau» en dépit d?interminables sollicitudes de leur part, dénonçant, à chaque occasion, cette attitude de «restriction ségrégationniste». Le ballet diplomatique réactivé entre les deux pays aura permis aussi de dépoussiérer de vieux dossiers, seuls à même de donner un peu d?allant à des relations ombragées et tumultueuses des années durant. Les échanges commerciaux devront s?intensifier à partie de 2005, date de l?activation du traité d?amitié, surtout avec le recul de l?indice du risque de la Coface ? véritable baromètre du risque? et l?on prévoit un afflux immense de produits de tout genre. Il sera aussi question d?une probable reconversion de la dette en investissements et les investisseurs français sont, pour bon nombre d?observateurs, les mieux indiqués. Ainsi donc, à relations exceptionnelles, partenariat exceptionnel. Entre Paris et Alger, l?année 2005 sera celle des grands chantiers qui effaceront, sans doute, les petits «détails» qui gênaient par le passé toute velléité de rapprochement sur fond d?intérêts communs. Entre-temps et en attendant la confirmation, le carrousel continue avec, cette fois, la venue à Alger, le 27 juillet, de Nicolas Sarkozy, le deuxième en deux mois? un record !