Le message du président français est on ne peut plus clair. «Dans la perspective de la signature du traité d'amitié entre l'Algérie et la France, je serais heureux que nous nous rencontrions prochainement, si vous y avez convenance» a indiqué le président Jacques Chirac dans un message « personnel d'amitié et d'estime » adressé au chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika. Dans ce message remis, hier, au chef de l'Etat par le ministre français de l'Economie Thierry Breton, du président français, M.Jacques Chirac dans lequel ce dernier souligne «la vigueur du partenariat» algéro-francais. «Je voudrais dire à quel point je me félicite de constater la vigueur de notre partenariat notamment dans ses aspects économiques», écrit M.Chirac. Ce dernier affirme que «la France se réjouit de l'amélioration sensible de la situation financière de l'Algérie et de la solidité de sa croissance». Intervenant parallèlement avec la visite de Thierry Breton le message de Chirac est on ne peut plus clair: «Cette évolution est suivie par les milieux d'affaires français qui voient combien la place des entreprises françaises en Algérie, dans tous les secteurs, à commencer par les hydrocarbures, peut encore s'élargir» Lesquels hommes d'affaires, poursuit-il «sont mobilisés aux côtés des entrepreneurs et du gouvernement algérien, pour accompagner les grands projets d'infrastructures et d'investissements que vous ambitionnez pour votre pays», a poursuivi M.Chirac. évoquant le traité d'amitié, Chirac estime que «la confiance et le respect mutuels dont font preuve l'Algérie et la France nous ont permis, depuis plusieurs années, de construire une relation privilégiée qui répond aux aspirations sincères des deux peuples.», a-t-il fait observer. «En signant la déclaration d'Alger, le 2 mars 2003, nous avons voulu approfondir cette relation en posant les bases d'un partenariat d'exception. Nous sommes convenus, lors de ma visite à Alger, le 15 Avril 2004, de consacrer ce processus de refondation par la signature d'un traité d'amitié», a-t-il encore souligné. Par ailleurs, lors d'une conférence de presse animée hier à Djennane El-Mithak, le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, M.Thierry Breton, a indiqué que «la priorité du gouvernement français est que le traité d'amitié convenu avec l'Algérie puisse se concrétiser dans les délais prévus». D'ailleurs, a-t-il affirmé, «c'est le point qui a focalisé les discussions qu'il a eues avec le président de la République. Les deux parties ont convenu de respecter le délai de la signature de ce traité d'amitié prévu pour la fin de cette année». Soulignons que le ministre français a transmis un message au président Bouteflika de la part du président Chirac. Interrogé sur la visite du président français en Algérie prévue fin novembre, le ministre français n'a ni confirmé ni infirmé l'information en se contentant de dire «Je ne suis pas habilité à parler de cette visite». Sachant que les derniers événements qui ont secoué la France pourraient, éventuellement, retarder la visite du président Chirac en Algérie. Il en ressort, en premier lieu, selon lui, que les relations bilatérales au plan politique restent excellentes du fait de la qualité de la relation personnelle entre les deux chefs d'Etat. Par ailleurs et concernant la reconversion de la dette, le ministre français a parlé de l'ouverture d'une nouvelle tranche, puisque la première a été engrangée. Sans pour autant donner le coût de l'enveloppe, il dira que cette nouvelle phase comprendra à définir des projets pour le développement des PME en Algérie. «Nous allons rester en contact à ce propos pour trouver des accords à identifier les projets dans ce secteur». La nouveauté dans le déplacement de M. Breton, c'est la création, pour la première fois, d'un comité stratégique regroupant les représentants des ministères des deux pays. Il sera installé au plus tard au premier trimestre 2006. Sa mission est de mettre au point les différents projets de partenariat dans divers domaines, de définir notamment les possibilités de coopération entre les deux parties. Ce comité permettra, par ailleurs, d'accélérer la concrétisation de «l'Aide mémoire», signé le 27 juillet 2004 à Alger. Sur ce point, le ministre algérien des Finances M.Mourad Medelci, a souligné pour sa part que cet aide-mémoire permettra aux autorités algériennes et françaises de consacrer, par des orientations précises, le partenariat économique d'exception inscrit dans la déclaration d'Alger du 2 mars 2003 et qui viendra nourrir le futur traité d'amitié entre les deux pays. «Cette initiative repose sur la conviction partagée qu'il est de l'intérêt de l'Algérie et de la France de tirer profit du haut degré de complémentarité des deux économies pour accompagner les mutations actuelles de l'économie et de la société algériennes, dynamiser l'essor de leurs échanges et multiplier les intérêts croisés entre les opérateurs, notamment en développant le partenariat», ont estimé conjointement les ministres algérien et français des Finances. M.Medelci a déclaré à ce propos que le partenariat sera élargi au développement des exportations hors hydrocarbures. Sur le développement des investissements français en Algérie, M.Breton dira que les entreprises françaises voient l'Algérie comme un marché important, aux débouchés importants. Notons qu'une augmentation très importante des exportations françaises vers l'Algérie est enregistrée. La part de marché de la France dans les importations du pays est de 25%, l'Italie 10%. «J'ai noté avec satisfaction les progrès en Algérie qui reflètent la volonté du pays d'avancer vers la modernisation de la politique sectorielle», a-t-il indiqué en affirmant que le gouvernement français incitera les PME françaises à venir s'installer en Algérie. D'ailleurs, les Français a-t-il ajouté, sont intéressés par le programme de privatisation de 1200 entreprises. «Nous sommes intéressés par le programme de privatisation du moment que les conditions sont très favorables en matière de sécurité et d'évolution financière.» Il est à souligner que la visite de M.Breton à Alger a compris hier la signature, entre les deux pays d'un protocole de coopération sur le cadastre ainsi que d'un accord de jumelage entre les deux Ecoles des impôts algérienne (Koléa) et française (Nevers). Outre un accord signé dans le domaine énergétique avec le ministère algérien de l'Energie, un accord sur le Programme de renforcement des capacités commerciales (Prcc) entre le ministère algérien du Commerce et l'Agence française de développement (AFD) a été conclu. Le ministre français a affirmé qu'il effectuera sa deuxième visite en Algérie en 2006, comme est prévu notamment le déplacement de M.Medelci en France.