Après le rail, c'est au tour du métro d'attirer l'attention des investisseurs français. La densification des relations entre Paris et Alger franchit régulièrement de nouveaux pas, conformément au souhait des deux chefs d'Etat, en attendant que soit conclu le traité d'amitié dès l'année prochaine. Nicolas Sarkozy, ministre français de l'Economie et des Finances, est de nouveau attendu ce matin à Alger pour une visite de travail dont l'importance est soulignée à Paris. M.Sarkozy, qui sera reçu par le président Bouteflika aura des entretiens avec son homologue algérien Abdelatif Benachenhou, sur le nouveau cadre des relations économiques entre l'Algérie et la France. Au cours de la réunion ministérielle présidée mercredi dernier par le président Chirac, consacrée aux développements de la coopération bilatérale algéro-française dans le cadre du partenariat d'exception entre les deux pays, et à laquelle a pris part M.Sarkozy, en compagnie d'une quinzaine d'autres ministres, Paris a décidé de procéder à «l'orientation des financements vers les entreprises liées aux grandes infrastructures, notamment l'eau et les transports» en conformité avec les priorités accordées à ces secteurs par l'Algérie. La reconversion de la dette en investissements pourrait atteindre des centaines de milliers d'euros grâce à la présence de grosses pointures du monde des affaires français, dont près de la moitié de la fameuse bourse dite Cac 40. Lors de sa visite d'Etat à Alger en 2002, Chirac avait eu à insister sur la volonté de Paris de venir en aide à Alger dans tous les domaines où des insuffisances sont constatées, et où l'expérience française serait d'un apport certain pour certains secteurs que l'Algérie juge importants pour son développement. M.Sarkozy, qui s'était déjà rendu à Alger début juin, évoquera avec ses interlocuteurs la mise en oeuvre de l'accord de la reconversion des dettes en investissements. Un point largement traité lors de la réunion de l'Elysée, et qui vise à faciliter l'implantation des entreprises françaises en Algérie. Plusieurs contrats en cours sont en discussion, et notamment celui de l'équipement du métro d'Alger par la société Alstöm, qui a signé en juin dernier un contrat de 89 millions d'euros pour l'électrification du réseau ferré de la banlieue algéroise. Le second contrat, que s'apprête à décrocher Sarkozy en faveur d'Alstöm, une entreprise sauvée de la mort grâce aux fonds publics algériens, s'élève, lui, à 350 millions d'euros. Il est destiné au métro d'Alger. Le ministre français, très attentif au développement des relations économiques entre la France et l'Algérie, doit dévoiler, à l'occasion de cette visite des grandes lignes du nouveau cadre économique entre les deux pays. Un flux de visites ministérielles entre Paris et Alger aura lieu d'ici à la fin de l'année, tandis que seront lancées les négociations du traité d'amitié entre la France et l'Algérie, qui sera signé en 2005. Parallèlement à toutes ces visites françaises, en effet, pas moins de 7 ministres algériens, et non des moindres, doivent se rendre en Hexagone dans le courant des tout prochains mois. De son côté, le ministre des Finances, Abdellatif Benachenhou, a annoncé hier lors d'une conférence de presse où les journalistes étaient «triés sur le volet», qu'«un aide-mémoire sur la coopération au service de la croissance et du développement» entre l'Algérie et la France sera signé aujourd'hui à Alger. Le document, dont le contenu sera rendu public à cette occasion, est une sorte de guide des futures relations économiques algéro-françaises, telles que négociées d'un commun accord depuis environ un mois, et consacrées, selon ce responsable, à un «équilibre entre les intérêts de l'Algérie et les intérêts de la France». Le responsable des finances algériennes, fort du second mandat de Bouteflika, traçait la stratégie de notre pays pour les cinq prochaines années à la faveur d'une embellie financière favorisée par des facteurs exogènes liés au cours du pétrole et aux conditions climatiques. Selon le ministre, un accord global de même type sera signé prochainement avec l'Espagne et l'Italie et les discussions sont déjà entamées à cet effet, avec ces deux partenaires méditerranéens. ‘'La même démarche suivie avec la France sera adoptée et adaptée avec l'Italie et l'Espagne'', a-t-il dit.