Ksour L'histoire de Aïchounèche est authentique, mais comme toutes les histoires lointaines, elle est teintée de légendes. En ce temps-là ? on ne sait pas exactement à quelle époque ? Touggourt était une ville importante et elle commandait toute la région de l'oued R'hir. Elle était sous l'autorité de la tribu des Djellaba qui commandait les différents ksour. La tribu était puissante mais elle était déchirée par des rivalités : ainsi, le prince de Touggourt et celui de Temacine étaient cousins, mais ils se détestaient et chacun cherchait l'occasion de nuire à l'autre. Mais officiellement, pour éviter la guerre, ils tentaient de maintenir des relations correctes. Un jour, le prince de Touggourt ? appelons-le Tahar ? se rend incognito à Temacine pour espionner son cousin. Tandis qu'il déambule, accompagné de quelques hommes, il est frappé par la beauté d'une jeune femme qui se rendait sans doute au hammam, avec deux autres jeunes filles. Elle avait sur la tête un voile mais qui ne la dissimulait pas complètement ; Tahar peut ainsi contempler son aimable visage et son regard rencontra le sien. ? Qui est cette jeune fille ? demande-t-il à ses compagnons. ? Nous sommes comme toi, lui disent les jeunes hommes, nous l'ignorons ! ? Allez donc vous renseigner auprès des passants ! Les deux hommes obéissent. Ils reviennent quelques instants plus tard et s'approchent du prince. ? La jeune fille est Aïchounèche, la fille de ton cousin, le prince de cette ville ! ? Mon cousin a une fille aussi belle et je l'ignorais ? ? On nous a assurés qu'elle est la fille la plus belle de la région. ? Allez vous renseigner encore, je veux savoir si elle n'a pas été promise. Tandis que ses hommes s'éloignent de nouveau en quête d'autres informations sur la belle Aïchounèche, Tahar se met dans un coin et s'abîme dans ses pensées. La fille de son cousin est si belle, si gracieuse qu'il a l'impression d'avoir rêvé. Pourvu seulement que son père ne l'ait pas promise à quelque prince de la région ! Une fille pareille, se dit-il le c?ur serré, des hommes ont dû la remarquer... Les hommes reviennent. ? Alors ? leur demande-t-il, impatient. ? Rassure-toi, prince, la jeune fille n'a pas été promise ! Il sourit, rassuré. Il fait le tour de la ville puis il retourne à l'endroit où il l'a vue, dans l'espoir de l'apercevoir encore mais elle n'est plus là. Elle est sans doute rentrée chez elle... ? Je vais me rendre au palais du prince mon cousin, dit-il. ? Prince, lui dit un de ses hommes, tu oublies que tu es ici incognito ! ? Ton cousin ne manquera pas de t'interroger sur les raisons de ta présence dans sa ville ! Il pourrait te soupçonner d'espionnage et te faire arrêter ! Tahar réfléchit. Mes hommes ont raison : il ne pourra pas expliquer sa présence à Temacine et son cousin ne manquerait pas de le soupçonner. Il ne pourra alors plus lui parler de sa fille... ? Vous avez raison, dit-il à ses hommes. Nous retournons chez nous. Je verrai ce qu'il y a lieu de faire ! (à suivre...)