Filiale du groupe Idil, Napro est le bureau d'études et d'ingénierie qui a été choisi pour suivre de très près les travaux des différentes infrastructures de l'Office du complexe olympique (OCO). Mme Bendjaballah est le chef de projet et elle nous révèle les derniers détails avant la réception définitive des travaux. InfoSoir : Tout le monde connaît l'OCO, mais pas Napro. Mme Bendjaballah : Napro est un bureau d'études national qui représente une filiale d'une importante entreprise, en l'occurrence l'Idil et l?ancienne Sneri, qui capitalise une grande expérience remontant aux années soixante. Avec l'OCO, nous avons été retenus après un appel d?offres pour l'ordonnancement, le pilotage et la coordination des travaux de réhabilitation, de mise à niveau et de mise en conformité des infrastructures existantes et à réaliser en prévision des Jeux panarabes. Nous sommes sur site depuis exactement le mois de décembre 2002, même si le marché a été officiellement signé en mars 2003. Mme Bendjaballah : Les choses se sont-elles déroulées comme vous l'aviez prévu ? En gros oui, mais une fois sur le terrain il y a toujours des surprises. En effet, le cahier des charges a été établi sur un état des lieux, mais il est normal que durant les travaux il y ait des mauvaises surprises. Ce qui nous a fait d?ailleurs perdre du temps, notamment su le plan procédural, car il fallait réévaluer, passer des avenants, repasser par différentes commissions, et ce pour respecter la réglementation des marchés. En plus, les cahiers des charges ont été établis avant le nouveau code des marchés de 2002, ce qui nous obligea à tout revoir. Pour ce qui est des commissions, tout dépend du montant du projet. Si celui-ci dépasse, par exemple, les 6 millions de dinars, il doit passer par la commission des marchés. Sinon, c'est une convention qui est passée directement entre l'entreprise et le maître de l?ouvrage. Maintenant si les travaux dépassent les 25 milliards de dinars ou que les fournitures d'équipements dépassent les 10 milliards de dinars, les projets passent par la commission nationale. Tous les marchés sont pratiquement passés par les commissions, y compris le nôtre, sauf pour les corps d?Etat secondaires qui ont fait l'objet de conventions. Pour plusieurs observateurs il s'agit de sommes colossales qui ont été engagées, est-ce vrai ? Par rapport à la réalité du terrain et aux surprises rencontrées au cours des travaux, je dirai non. Bien au contraire, il y a certains aspects que nous n'avons pas abordés tels la voirie et les réseaux divers de toute la Cité olympique. Ces derniers n'ont pas été du tout prévus et n'ont pas fait l'objet de réhabilitation. Cela demande d'abord une très bonne étude diagnostique détaillée et précise pour décider des actions à préconiser. Qu?en est-il de l'état d?avancement des travaux de toutes les unités de l'OCO devant abriter les joutes panarabes ? Il y a le stade du 5-Juillet qui est pratiquement terminé et fait l'objet d'observations pour voir comment réagit cette infrastructure par rapport aux événements, comme la dernière finale de la Coupe d'Algérie ou les quelques meetings d'athlétisme. Cela nous a permis de tester l'infrastructure et voir où se situaient les imperfections et les manques. Au niveau du Sato, c'est la même chose, sauf que nous avons rajouté certaines choses sur recommandation de la Fédération d'athlétisme, notamment en ce qui concerne les aménagements spécifiques aux sportifs handicapés (vestiaires, rampes, passage... Il y a trois terrains annexes, en pelouse synthétique troisième génération, qui ont été créés, dont le dernier est en phase d'engazonnement. Au niveau du tennis, nous sommes à la dernière phase, celle de l'installation de la siégerie. En revanche, il reste quelques travaux au niveau du complexe nautique et de la coupole. Disons que nous sommes à 97 % du taux de réalisation. D'ici à la fin août, nous livrerons toutes les infrastructures. Il n'empêche que nous avons organisé des championnats nationaux de natation, ce qui nous a permis de voir le fonctionnement du bassin, sa réaction avec le nouveau système de filtration et avec la chaufferie, et de relever quelques imperfections que nous sommes en train de corriger. Qu'en est-il de la salle Harcha où, paraît-il, il y a certains problèmes. On dit même que les travaux n'ont même pas été réceptionnés ? Nous ne sommes pas concernés par la salle Harcha. Voyez plutôt avec le bureau de Cosider qui, lui, est chargé de ce projet. En revanche, la piscine du 1er-Mai et le Centre sportif féminin c'est nous. Un mot sur ces deux infrastructures ? Le programme des travaux à la piscine du 1er-Mai a été respecté et terminé dans les délais. Cette infrastructure est fonctionnelle et n'a pas été fermée durant les travaux. Nous avons même pensé faire mieux en revoyant le revêtement pour le remettre à niveau. Quant au centre féminin de Ben Aknoun, je dirai que c'est le joyau de toutes les installations sportives. Certes, c'est un site qui n'est pas médiatisé, mais je vous invite à le visiter pour voir de plus près toutes les améliorations qu'il a connues. Tout a été rénové, surtout la charpente qui a fait l'objet de recommandations strictes par le CTC. Revenons au 5-Juillet, certaines informations évoquent quelques imperfections au niveau de la télésurveillance où les caméras ont été mal placées ou qu'elles ne couvrent pas bien les tribunes ? C'est faux, pour la simple raison qu'il y a eu des études là-dessus et qu'il y a des normes à respecter. Toutes les zones sensibles ont été couvertes grâce à des caméras fixes et d'autres mobiles, les doms qui tournent à 360°. Il faut donc aller à la régie et voir de plus près ce qu'on peut observer et ce qui n'est pas couvert. Pour preuve, tous les essais, notamment ceux entrepris le jour de la finale de la Coupe d'Algérie, ont été réussis et même les images ont été projetées sur des écrans géants. Tout individu coupable d'actes de vandalisme est facilement identifiable. Parlez-nous des haut-parleurs qui, selon certains, ne sont pas hermétiques ? Là aussi, c'est faux. Les enceintes sont étanches et vous pouvez vérifier les fiches techniques correspondantes. Il y a un cahier des charges qui a été élaboré dans ce sens et le matériel répond aux normes. Toutefois, il y a eu quelques divergences sur l'emplacement de ces amplificateurs, et ce pour avoir une sonorisation maximale. C'est ce qui a été fait en fin de compte. Pour le tableau lumineux, êtes-vous satisfaits ? Oui évidemment, du moment où il s'agissait de la dernière technologie. Cela a été sélectionné sur la base d'un appel d'offres, alors qu'au départ il s'agissait de lampes halogènes ! Aux spectateurs de juger de la qualité de ce tableau. En revanche, au niveau de la coupole, le tableau est encore de meilleure qualité vu qu'entre la réception du premier et du second, la technologie a vite évolué. Je vous ajouterai que parmi les concurrents de la firme Omega, il y avait la Snef dont les équipements étaient beaucoup plus chers, mais nous avons opté pour le meilleur rapport qualité-prix. Il paraît, en revanche, que les jointures n'ont pas été bien faites au point de rompre devant les infiltrations de l'hiver dernier ? Les joints, c'est une réserve de fond qui a été utilisée. Tous les joints ont été repris après la saison des pluies avec un nouveau produit qui a été testé. Ce qui n'était pas le cas la première fois. Les travaux du stade du 5-Juillet sont terminés, reste le Sato où le chantier tire à sa fin. Pour ce qui est du gazon, finalement les travaux seront entamés après les jeux ? Effectivement, et deux entreprises ont postulé pour prendre ce marché. Et c'est finalement la firme belge Deucuster qui l'a emporté grâce à des mesures d'accompagnement plus intéressantes même si sur le plan technique les deux offres étaient presque identiques et valables. lI reste aussi l'éclairage qui sera repris également après les Jeux panarabes. Les mâts sont dans un état lamentable et cela présente un danger permanent. D'ailleurs, les rapports de I?Enact le confirment et nous sommes déjà passés à l'appel d'offres. La Snat, le soumissionnaire qui a été préqualifié, a demandé trop cher, ce qui nous a obligés à relancer la consultation où l'on tranchera après les Jeux. Quels sont les enseignements que vous avez tirés de cette expérience, et ne pensez-vous pas qu'heureusement les Jeux vont avoir lieu cette année et non l'année dernière où apparemment on n'aurait pas été réellement prêt ? C'est difficile de vous résumer ce que nous avons vécu au cours du projet. Ce que je peux vous dire, c'est que c'est une excellente expérience du fait qu'il s'agissait de quelque chose de nouveau même pour nous et à tous les niveaux. Le contact avec la multitude d'entreprises avec lesquelles nous avons à travailler, les firmes étrangères, toutes les techniques nouvelles et technologies que nous avons eu à découvrir et à apprendre. ll faut rendre hommage à toutes les entreprises algériennes qui ont participé à hauteur de presque 80% des travaux. Les entreprises étrangères n'ont été sollicitées que pour les aspects pointus. A titre d'exemple, celui qui a réalisé la piste d'athlétisme qui a reçu l'homologation de l?laaf est un Algérien. ldem pour les terrains annexes et autres projets. Cela a d'ailleurs permis à bon nombre d'entreprises de se mettre à niveau et à s'ouvrir sur d'autres partenaires quand leurs compétences étaient dépassées. Maintenant que les jeux se déroulent cette année au lieu de l'année derrière, je dirai simplement que c'est une excellente et heureuse idée. J'espère que vous m'avez comprise.
