Statistiques Selon des estimations non officielles, plus de 90% des chaînes payantes reçues en Algérie le sont de manière illégale. Si dans un grand nombre de pays du monde, recevoir les programmes des différentes chaînes de télévision cryptées est un luxe, le cas est tout autre en Algérie. Depuis quelques années en effet, il est possible de regarder ces programmes sans avoir à payer «grand-chose» : à partir de 8 000 DA, l?on peut acquérir un terminal numérique permettant l?accès à des centaines de chaînes de télévision. Cela a été rendu possible grâce à la généralisation du piratage depuis 2000. Selon des estimations non officielles, plus de 90% des chaînes payantes reçues aux quatre coins du pays le sont d?une manière illégale. Toujours est-il que les «paraboles numériques» et les cartes pirates se vendent librement. C?est un commerce comme tous les autres. De nombreux citoyens croient d?ailleurs que le prix qu?ils payent pour l?achat d?un terminal numérique et sa mise à jour est le prix réel de la réception des programmes des chaînes cryptées. Dans les nombreux magasins spécialisés dans la vente de matériel de réception satellite qui ont vu le jour depuis 2000, différents terminaux numériques sont proposés. Bien évidemment, les prix varient en fonction des marques. Si le Cherookee et le Concord peuvent être acquis à partir de 8 000 DA, l?Aston avec cartes est proposé à partir de 20 000 DA. Il y a lieu de signaler au passage que les terminaux avec cartes sont les plus chers. Et pour cause : leur mise à jour ne coûte que 100 DA. En revanche, les terminaux sans cartes sont «actualisés» au niveau des magasins d?électroménager, des cybercafés et des bureaux de tabac contre 1 000 DA... Selon certaines sources, cette «activité» ne demande pas beaucoup de moyens : «une carte, un PC, un câble, un programmateur de puce (fabriqué artisanalement et vendu 1 200 DA) et quelques heures de connexion à Internet suffisent». Selon les mêmes sources, les cartes pirates proviennent essentiellement d?Espagne via le Maroc ou l?Italie. Les revendeurs proposent aussi des cartes de fabrication locale, «mais la plupart préfèrent celles importées car de meilleure qualité et plus facilement disponibles». S?agissant des bouquets numériques les plus piratés, TPS vient en première position. Son système de cryptage Viaccess a longtemps résisté aux assauts des pirates, mais il a tout de même fini par «baisser les bras». Alors que ses cartes étaient proposées il y a quelque trois ans à plus de 27 000 DA, le piratage a fait chuter leur prix jusqu?à moins de 1 000 DA?