Constat De nombreux conducteurs continuent à ne pas utiliser la ceinture de sécurité en dépit des contrôles de police quotidiens installés aux différents carrefours. Dans les rues d'Alger, on estime à quelque un sur huit, voire à peine un sur dix, selon les endroits, les conducteurs utilisant la ceinture. Les nombreux barrages aux carrefours constituent un élément dissuasif. Souvent aussi des automobilistes s'attachent à la dernière minute à la vue d'un agent. La gent féminine semble être plus respectueuse même si chez les hommes, il y a une nette amélioration par rapport aux années précédentes. La plupart des conducteurs interrogés en ville, estiment qu'il est «inutile de mettre la ceinture, par exemple à la rue Didouche-Mourad quand on roule à 10 km/h». Pour eux, à cette vitesse, il s'agit d'une contrainte supplémentaire et on devrait s'attaquer au vrai problème qui est, disent-ils, de rendre la circulation plus fluide. Par ailleurs, il existe un préjugé de taille : les automobilistes pensent que la vitesse étant limitée à 60 km/h en ville, il est inutile de mettre la ceinture de sécurité, surtout si la distance est courte. «C'est une illusion», répliquent les experts. «Le choc subi par le conducteur dans un accident à 60 km/h est égal à une chute du cinquième étage d'un immeuble», préviennent-ils. A ce propos, le tiers des conducteurs blessés est victime d'accidents de vitesse «n'excédant pas 60 km/h», précisent-ils. Autre préjugé relevé au contact des automobilistes : la ceinture, affirment-ils, serait «dangereuse» en empêchant l'éjection des passagers en cas d'accident. Erreur, répliquent les experts, «en cas de choc violent, il vaut mieux rester attaché à l'intérieur de la voiture. En cas d'éjection vers l'extérieur, on multiplie par dix les risques de mortalité ou de lésions graves, selon une étude. Il y a lieu de signaler que, selon la loi, «tout automobiliste ou son passager roulant sans ceinture de sécurité même en ville, est passible d'une amende de 1 500 da». Ces nouvelles mesures sont venues renforcer l'arsenal juridique à la fin 2003 qui devrait être renforcé par un texte de loi qui sera, lui, soumis prochainement à l'Assemblée. Rappelons qu'une campagne: «Restez attachés à la vie» a été lancée en décembre 2003 par le ministère des Transports avec pour objectif essentiel de réduire le nombre de tués sur la route. Dans le monde, la ceinture de sécurité a été rendue obligatoire au début des années 1970 dans 24 pays. Elle a pris une ampleur considérable, vu que son utilisation s'est accompagnée de la chute du nombre d'accidents et par voie de conséquence, des victimes de la route à travers le monde.
