Résumé de la 4e partie Souad n'a qu'une idée en tête : donner un enfant à son époux Si Tahar, qui a déjà répudié plusieurs femmes qu'il a accusées d'être stériles. Elle a encore eu son cycle menstruel et Si Tahar a manifesté ouvertement son mécontentement. ? Dis donc, lui a-t-il dit, tu ne vas pas me jouer le même tour que les autres ! ? Non, a-t-elle répondu, effrayée, non ! ? Cela me chagrinerait beaucoup, surtout que je tiens à toi ! Il tient à elle, mais elle sait que s'il est persuadé qu'elle ne lui donnera pas d'enfant, il n'hésitera pas à la répudier comme les autres. Voilà une journée qui va être gâchée ! La femme du gardien viendra faire le ménage et elle, elle s'enfermera dans sa chambre ou au salon pour méditer sur son sort ! Elle allume la télévision mais très vite, elle s'ennuie. Elle va dans la bibliothèque, prend un livre et le feuillette : trop compliqué pour elle ! Il faudra qu'elle songe à s'inscrire à un cours de couture ou de culture physique ou encore d'informatique : l'essentiel est de tromper l'ennui... Mais aurait-elle le temps de suivre des cours ? Peut-être que le mois prochain, si elle a encore ses règles, Si Tahar va la répudier ! Elle regarde autour d'elle : cette maison, ces richesses, ce luxe, elle va peut-être les laisser à jamais ! Elle retournera dans l'étroit appartement de son père et connaîtra de nouveau la gêne et les privations. Elle est comme prise de vertige et doit s'appuyer contre un fauteuil pour ne pas tomber. ? Madame? Elle sursaute et regarde dans la direction d'où parvient la voix. C'est Karim, le fils du jardinier qui lui a offert une rose, il y a quelques jours, alors qu'elle se rendait à une réception. Il tient à la main un petit bouquet. ? Ah, c'est toi, dit-elle. ? Peut-être que je dérange ? demande-t-il timidement. Oui, il la dérange en ce moment où elle veut être seule, mais il est si gentil qu'elle n'ose pas le renvoyer. ? J'ai pensé à vous apporter ces roses, dit-il, ce sont les plus belles du jardin ! Elle les prend et les met dans un vase, puis elle va chercher son sac. Elle prend un billet et le lui tend. ? Oh non, dit-il, ce n'est pas pour l'argent ! Elle le regarde avec étonnement : il refuse de l'argent. ? Tu m'offres ces fleurs, comme ça, dit-elle. Mais pourquoi ? ? Parce que vous êtes vous-même belle comme une fleur ! Le compliment la surprend agréablement. Le jeune homme, lui, rougit. Pas besoin de lui demander d'étaler ses sentiments : il est amoureux d'elle ! Elle le regarde longuement, puis elle lui dit, doucement : ? Tu peux partir, si tu veux. Il se retire. Elle va au balcon. Il lève la tête, la regarde. Elle lui fait un signe ! Il répond timidement et s'en va. «Ce garçon?», se dit-elle. Mais elle a peur d?aller au bout de sa réflexion. (A suivre...)