Rappel Il y a un peu plus d?une année, un terrible accident de la circulation, qui s?est produit à la sortie nord de Tlemcen, a fait une douzaine de morts et de nombreux blessés. Un autocar de marque Karsan dans lequel ces malheureux se trouvaient a doublé, en troisième position, des voitures qui le précédaient puis est entré en collision avec un autobus qui venait en sens inverse. Quelques mois auparavant, une jeune fille était fauchée, en plein centre-ville, par un autre Karsan, un véhicule de transport en commun dont le nom est désormais devenu synonyme de danger. Depuis, on déplore régulièrement de nombreuses victimes. Chaque jour, à Tlemcen comme dans beaucoup de villes d?Algérie, apporte malheureusement son lot de morts et de blessés plus ou moins graves. Selon le docteur Guembaza, médecin au service des urgences à l?hôpital de Tlemcen, le nombre de décès dans la wilaya de Tlemcen, chaque année, est en augmentation et les blessés sont souvent, sur le plan médical, des cas lourds qui gardent de graves séquelles et dont la prise en charge coûte cher à l?Etat. «L?hécatombe est quotidienne avec des pics le mercredi soir et le jeudi à partir de 20 heures, les jours fériés et, évidemment, pendant la saison estivale.» La conduite en état d?ivresse et la toxicomanie expliquent en grande partie cette «performance» tragique des week-ends et des mois de juillet et d?août. La wilaya de Tlemcen se distingue, pour diverses raisons, par un triste palmarès dans cette boucherie qui touche toute l?Algérie. Selon un expert en assurances, «environ 20 000 voitures sont endommagées chaque année dans la wilaya de Tlemcen, ce qui équivaut au nombre d?accidents enregistrés dans la wilaya, heureusement pas tous graves ou mortels, soit une moyenne de 50 accidents par jour». Les mêmes recommandations reviennent à chaque fois pour essayer de faire prendre conscience de l?ampleur du drame. «Rendre plus difficile l?obtention du permis de conduire dans le but de ?responsabiliser? davantage la conduite, grâce à des cours donnés en ce sens dans les auto-écoles, est devenu nécessaire. Les contrôles techniques réguliers, qui ne sont obligatoires que pour les voitures utilitaires et celles des auto-écoles ainsi que pour les taxis, doivent être généralisés à tout le parc automobile», conclut cet expert. Selon les estimations des structures concernées, le parc automobile s?est multiplié environ par 20 ces 30 dernières années dans la ville de Tlemcen. Les travaux en cours, comme le prolongement de l?allée des Pins vers le quartier de Sidi-Chaker via l?ex-caserne Miloud et la trémie réalisée au niveau de la piscine olympique dans le quartier d?Imama, vont contribuer à rendre plus fluide une circulation routière devenue difficile à Tlemcen. Les contrôles routiers effectués depuis quelques mois par les services de sécurité sur les principales artères de la ville, en particulier la nuit, dissuaderont-ils enfin les potentiels délinquants de la route ? Ce fléau des temps modernes, qui a apporté, en même temps, le progrès et ses travers, la mortalité et les blessures occasionnées sur les routes, est considéré dans beaucoup de pays comme un problème de santé publique. Chez nous, la sonnette d?alarme est tirée plus que jamais.