Institution ■ Créé en 1992, l'Orchestre symphonique national a été propulsé par le regretté maestro Abdelwahab Salim, disparu le 26 novembre 1999. Composé actuellement de près de quatre-vingt musiciens, il a donne régulièrement des concerts sous la direction de maestro algérien et étrangers à Alger. Il œuvre également à la promotion de la musique symphonique, en multipliant les tournées régionales depuis sa création. «Dans le cadre des missions de l'Orchestre symphonique national, à savoir : promouvoir, diffuser et mieux faire connaître la musique classique universelle à travers tout le territoire national, nous avons opté pour une politique de proximité», explique Abdelkader Bouâzara, directeur de l'orchestre symphonique national. Et de poursuivre : «Les concerts ne se limitent pas à Alger mais nous faisons des tournées à travers les 48 wilayas que compte le pays. Nous nous sommes produits dans 46 wilayas et nous allons continuer avec Illizi et Tindouf. La musique est appréciée par le public de toutes les régions. Il y a un engouement pour la musique symphonique universelle. Nous faisons connaître mieux la musique universelle en axant nos efforts sur la communication. Je tiens à adresser mes félicitations à la presse qui nous aide beaucoup ainsi qu'aux autres medias.» L'orchestre symphonique national effectue également des tournées à l'étranger. «Nous nous sommes produits dans plusieurs grandes salles et étions invités à plusieurs festivals. C'est ainsi que l'Orchestre symphonique national s'est produit en Ukraine, en Espagne, en Belgique et dernièrement en Chine où il a donné quatre concerts. Ces déplacements se sont effectués grâce à l'aide du ministère de la Culture», dit-il. L'orchestre symphonique national fait davantage preuve d'ouverture à l'autre: il fait appel de plus en plus à des musiciens étrangers. D'où la question : comment expliquer cette expérience ? «L'Orchestre symphonique national, créé en 1992 par le ministère de la Culture est composé à cent pour cent de musiciens algériens. Ces musiciens professionnels sont diplômés des grandes écoles et conservatoires algérien et étranger», souligne Abdelkader Bouâzara. Il a joute en outre que : «L'Orchestre, qui a depuis juin 2014 un chef d'orchestre permanent, notre ami le maestro Amin Kouider, fait appel lors d'invitation, comme il est de tradition dans les grands orchestres de par le monde, de temps en temps à un chef d'orchestre étranger.» Selon notre interlocuteur, faire appel à des musiciens issus d'orchestres étrangers est une bonne chose, voire quelque chose de constructif pour l'Orchestre symphonique national. «Nous profitons du séjour des chefs d'orchestre invités pour organiser des masters class en direction aussi des étudiants en musique. Ces invitations entrent dans le cadre des échanges et sont un plus pour nous, tout en permettant aux chefs d'orchestre étrangers de découvrir la musique algérienne transcrite sous forme symphonique», confie-t-il. Leila N. L'Orchestre symphonique national a le souci d'assurer la relève et celle-ci passe par l'intégration des jeunes au sein de l'ensemble musical. A ce propos, Abdelkader Bouâzara déclare : «A l'Orchestre symphonique national, nous accordons beaucoup d'importance tout d'abord au perfectionnement de nos musiciens car, comme chacun le sait, la musique symphonique est un domaine vaste et difficile. EIle demande beaucoup de travail. Jouer une symphonie requiert au préalable non seulement des compétences musicales mais des heures et des heures de répétitions. Nous œuvrons au perfectionnement de nos musiciens, parti-culièrement les jeunes. Quant à l'intégration des jeunes, l'Orchestre symphonique est ouvert à tous les musiciens algériens, particulièrement les jeunes qui remplissent les conditions. Les jeunes, c'est important car c'est la relève et nous essayons de les encadrer et de les prendre en charge.» Le parcours de Abdelkader Bouazara n'est pas des moindres dans l'univers de la musique. Après des études en Algérie, il part se perfectionner comme violoniste à Kiev en Ukraine où il obtient un magister au conservatoire de cette ville. Sa notoriété de musicien lui ouvre les portes de l'Institut national supérieur de musique et du Conservatoire d'Alger en tant que professeur de violon. Dès 2001, il gère l'Orchestre symphonique national, un poste qui le mènera à être appelé en 2009 à la tête du Commissariat du Festival international de musique symphonique.