Réalité ■ A l'ère d'Internet et des réseaux sociaux, l'information se propage à vitesse grand V. Il suffit de quelques minutes pour qu'elle atteigne les coins les plus reculés de la planète. «On est mieux informés comme ça, on ne va tout de même pas se plaindre», diront les uns. «Maintenant, ce sont les informations qui viennent vers nous et pas nous qui allons à leur recherche», renchériront les autres. Ce qui est sûr, c'est que l'accès à l'information s'est démocratisé et c'est tant mieux. Seulement voilà, il arrive souvent que les renseignements qui nous parviennent via la Toile soient arrangés, retouchés, voire manipulés lors du processus de transmission. Pire encore, ils sont parfois carrément erronés. Dans ce cas, on ne parle plus d'information, mais de rumeur. Mais comment distinguer l'une de l'autre ? Comment séparer le bon grain de l'ivraie ? Ce qu'il faut savoir, c'est que l'information a toujours un auteur, en l'occurrence un journaliste, et une source authentifiée, généralement précisée par le média qui la publie. En l'absence de ces deux éléments, on n'est plus dans le domaine de l'information, mais plutôt dans celui de la rumeur. Dans les faits, il n'est pas toujours facile de faire la différence entre les deux. Et pour cause : certaines rumeurs sont tellement insistantes et bien «travaillées» qu'il est difficile de convaincre beaucoup qu'elles n'ont rien de véridique. Il faut dire aussi qu'elles ont un côté fascinant qui fait que les gens les prennent pour argent comptant. «Plus le mensonge est gros, plus il passe», affirmait à ce propos Joseph Goebbels, le tristement célèbre ministre de la Propagande sous Adolf Hitler. Dans une société à forte tradition orale comme la nôtre, la rumeur a toujours fait partie des meubles. Les «on dit que», «il paraît que» et autres «il semblerait que» ont rythmé les discussions et continuent à le faire. Encore plus qu'avant, de l'avis général. En effet, depuis l'avènement du téléphone mobile, d'Internet et des réseaux sociaux, les rumeurs circulent plus rapidement et plus facilement. Mieux encore, elles sont souvent reprises par les médias tellement elles ont pris de l'ampleur à force d'être partagées sur Facebook et Twitter, entre autres. Dans le même temps, l'information officielle peine à se répandre. Quelles en sont les raisons ? Au-delà du fait que la rumeur se diffuse rapidement en s'appuyant sur notre «potentiel manipulateur» et notre «faculté à être manipulé», la communication officielle pêche par sa lenteur et sa lourdeur. Mais pas que. Elle manque aussi d'imagination et souffre de «vieillesse». Pour se faire entendre de nos jours, il n'y a pas mieux que de faire appel aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. Les bonnes vieilles méthodes de communication ne servent plus à grand-chose ou presque.