Bien qu'occupant une position de carrefour entre six wilayas, Mila, selon un document des services de la wilaya, demeure «une wilaya enclavée». Une situation qui nécessite l'amélioration de son ouverture et de son intégration au plan régional et national. Selon le même document, des efforts considérables ont été «déployés en la matière», cependant, de l'avis des populations locales : beaucoup reste à faire. Une jeunesse désabusée Manque-Dans la wilaya de Mila, plusieurs localités, comme Beïnen, Tassala-Lamtaï, Tassadane-Haddada, Layadi-Barbès, Minar-Zaraza et Amira-Arrès, les jeunes aspirent à plus de postes de travail. Issue du dernier découpage administratif de 1984, Mila de l'aveu de certains habitants rencontrés en septembre dernier au centre-ville, reste «en marge du développement». Dans notre ville, tous les secteurs sont en souffrance. «On manque de tout. C'est flagrant», a affirmé d'emblée Rachid que nous avons rencontré pas trop loin d'un jardin public. Entouré de quelques amis, ce dernier s'est d'abord «exclamé de voir enfin des journalistes se soucier de leur quotidien». «D'habitude on ne voit pas de journalistes de ce côté de l'Algérie. Mis à part quelques correspondants locaux accompagnant les autorités locales dans leurs déplacements», a-t-il estimé. Selon les chiffres officiels de la wilaya de Mila, les jeunes chômeurs, représentent 10% de la population active. Pour ces chômeurs, trouver un poste de travail, est comme courir derrière un mirage. «Dans la plupart des cas, c'est un rêve irréalisable», a renchéri Rachid. «Me concernant, j'ai frappé à toutes les portes. J'ai sollicité bon nombre de personnes pouvant me trouver un poste de travail stable. En vain», a-t-il regretté. Rachid, comme la plupart de ses amis, vit dans l'espoir d'avoir un «salaire régulier» car à Mila, même les petits jobs (serveur dans un café ou un restaurant) se font rares, les propriétaires de ces établissements «préférant embaucher des proches». Le chômage ne lamine pas uniquement les jeunes non diplômés. Ceux «sortis» des différents centres de formation en souffrent également. «Je suis diplômé en électricité bâtiment, et après ?», s'est interrogé Hamid comme pour résumer «ses aller et retours à la recherche d'un job». «Cela fait un peu plus de deux ans depuis que mon diplôme est accroché au mur de notre salon. Pour moi, c'était juste une perte de temps puisque, pour travailler, il faudrait qu'il y ait des chantiers un peu partout. Personne ne construit de nos jours», a-t-il déploré. Même constat s'agissant des universitaires. Pour ces derniers, selon Hamid, ancien étudiant à l'UST Houari-Boumediene (Bab Ezzouar), les choses se compliquent de plus en plus. «Ici à Mila on n'a pas beaucoup le choix. Si ce n'est dans l'enseignement (sur concours) l'état des faits vous oblige à opter, soit pour les services de sécurité soit pour le petit commerce», a-t-il souligné. «Pour l'heure, me concernant, je préfère temporiser pour ne pas regretter une quelconque décision dans l'avenir», a-t-il ajouté. Mais au lieu de s'adosser aux murs à longueur d'année, pourquoi ne pas contracter des prêts avec intérêts auprès de la Cnac et/ou l'Ansej ? Pour nos jeunes, la réponse est claire. Outre tous les «obstacles» administratifs, les leçons de ceux ayant pris «ce risque» ont démontré qu'il n'est vraiment pas «aisé de rembourser ses dettes».