Retard -«Nous accusons un retard en matière d'encadrement des mosquées (imams, muezzins et enseignants du Coran), qui sera résorbé par une formation continue». C'est ce qu'a indiqué le ministre Affaires religieuses et des Waqfs, Mohammed Aïssa. M.Aïssa a déclaré que l'encadrement des mosquées accuse un déficit de 200%. A ce propos, il a annoncé que son département ministériel a ouvert, à travers tous les instituts du pays, plus de 1 000 postes de formation d'imams, muezzins et enseignants du Coran (...), estimant toutefois que ce nombre demeure encore insuffisant, ce qui nécessite la multiplication du nombre de formateurs pour combler le déficit. Le ministre également indiqué que son département a opté pour la réforme du système de formation qui concerne l'ouverture d'une filière universitaire aux bacheliers désirant être imam pour préparer une licence dans le domaine, avec la possibilité de les accompagner à poursuivre leurs études de master et de doctorat. «L'Algérie aura ainsi une élite d'imams qui répondra aux exigences et à l'évolution de la société», a-t-il déclaré dans ce sens. Le ministre a annoncé, par ailleurs, que son département ministériel achèvera, au courant du quinquennat 2015-2019, l'élaboration d'un fichier national des waqfs, ajoutant que «les waqfs peuvent être investis au profit des couches démunies et défavorisées de la société». Il a expliqué que la vision du ministère est de transférer les bons crédits «Qard Hassan» du Fonds de la Zakat aux waqfs à travers l'ouverture d'ateliers d'artisanat au service de la culture religieuse et sociale. Lors d'une visite qui l'a menée, hier, dans la wilaya Tissemsilt, Mohamed Aïssa, a appelé les imams à s'attacher à la référence religieuse nationale. «L'imam doit s'attacher à la référence religieuse nationale en s'appuyant sur l'ijtihad de savants algériens et du Maghreb arabe dont Abou El-Abbès El-Wancharissi», a-t-il indiqué lors d'une rencontre ayant regroupé des cheikhs de zaouias et des imams de la wilaya. «La référence religieuse nationale a eu le mérite d'unifier le peuple algérien et de lui épargner la fitna», a-t-il ajouté, rappelant qu'elle a constitué un rempart face aux croisades espagnole, après la chute de Grenade, et française, aux idées destructrices, au terrorisme et à ceux qui cherchent à diviser les pays arabes. M.Aïssa a également affirmé que la mosquée, qui s'inspire de la référence religieuse nationale, «est capable de constituer un bouclier contre les idées destructrices et extrémistes, étrangères à la société algérienne et importées d'outre-mer». Cette référence ne se trouve pas seulement dans l'école malékite, mais aussi dans l'esprit et le «ribat» que représente la zaouia et l'école coranique, a-t-il encore expliqué. Par ailleurs, il a souligné que le conseil scientifique national composé d'oulémas et de cheikhs œuvrera à la promulgation de fetwas collectives se référant aux quatre écoles de fiqh (malékite, hanafi, chafii et hanbali). En inspectant les travaux de réalisation du centre culturel islamique et une mosquée limitrophe au chef-lieu de wilaya, M.Aïssa a instruit les responsables concernés de recruter des encadreurs pour les sourds-muets afin qu'ils leur communiquent les prêches du vendredi par le langage des signes.