Insuffisance - Il existe un grand déficit dans l'encadrement des mosquées, selon la Coordination nationale des imams et fonctionnaires des affaires religieuses et des wakfs. Le problème doit nécessairement être réglé pour «éviter l'émergence de problèmes internes susceptibles d'entamer la place de la mosquée et de l'imam dans la société», a déclaré le secrétaire général de la coordination à l'ouverture hier mardi des travaux de la première session du conseil national de la coordination. «Nous ne défendons pas une idéologie ou une question politique mais nous nous soucions des mosquées et même des zaouias et des écoles coraniques que nous œuvrons à encadrer comme il se doit», ajoute le cheikh Djeloul Hedjimi. L'imam de la mosquée «El-Fadhil El-Ouartilani» d'Alger a évoqué dans ce cadre les «obstacles administratifs» auxquels fait face la coordination qui relève de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Les raisons mises en relief sont notamment liées à «certaines mentalités qui ne croient pas en l'action syndicale ni en la pensée démocratique». Concernant la plate-forme de revendications qui comporte plus de 40 points, il a souligné qu'elle «ne porte pas sur des revendications purement matérielles mais concerne la réforme du secteur dans son ensemble que nous défendons avec conviction et une vision sincère». Il a, par ailleurs appelé à la nécessité d'associer la coordination dans la révision du statut de l'imam. Dans son intervention, cheikh Djeloul a tenu à défendre le rôle que ne cesse de jouer l'imam dans la société algérienne et ce depuis l'ère coloniale. Celui-ci «a défendu la cohésion nationale, évité les discordes au sein de la société et préservé la référence religieuse nationale», selon le SG de la Coordination des imams. Pour sa part, le secrétaire générale de l'UGTA présent à cette rencontre, a affirmé que le moment était venu pour «réhabiliter l'imam qui a contribué à préserver la cohésion sociale et la référence religieuse», ajoutant que l'imam «est considéré comme l'un des piliers de la société et celui qui reflète l'image de la paix et de la tolérance car il n'est pas un simple fonctionnaire administratif». Il faut dire que les lieux de culte ont été transformés en berceau de la tragédie qu'a vécu le pays ces deux dernières décennies. Ces espaces ont été exploités par certains cercles politiques pour y endoctriner et berner le peuple en l'absence totale de contrôle de ces lieux dans les années 90. Le ministère des Affaires religieuses qui, a lui-même admis qu'il existe un déficit en imams pour la couverture de quelques 15 000 mosquées que compte le pays, a promis de remettre de l'ordre dans ces lieux. Les travaux du Conseil national de la coordination se déroulent sur deux jours, hier et ce mercredi, à l'effet d'examiner la plate-forme de revendications et la constitution des commissions de wilaya.