Constat ■ Le Salon international du livre d'Alger, qui se poursuivra jusqu'au 8 novembre au Palais des expositions des Pins maritimes, a enregistré une affluence mitigée ces trois premiers jours. Les visiteurs étaient peu nombreux. En effet, en cette troisième journée du Sila, il n'y a pas eu foule sur le site de la Safex, qui cède pour une dizaine de jours ses espaces au plus important événement littéraire que connaît l'Algérie. Il est 15 heures. Les véhicules des visiteurs venus pour la circonstance trouvent emplacement aisément sur le parking de la Safex et même à l'extérieur des lieux de stationnement. Point de bousculade comme lors des précédentes éditions. Alors que des stands d'éditeurs, comme l'Office des publications universitaires (OPU) ou le français Hachette commencent déjà à recevoir leurs premiers visiteurs, cependant d'autres exposants déballaient encore leurs cartons quand ils n'ont pas tout simplement gardé leurs espaces fermés en ce premier jour du salon. Rencontré, Imad est étudiant en sciences islamiques. Il vient d'acheter deux livres dont il a besoin pour cette année universitaire au stand de l'OPU où, signale-t-il, «convergent les étudiants, à la recherche de manuels au prix abordable». Dans un tout autre registre, Aghilès, étudiant à «Babez», explique qu'il est venu au Sila pour «acheter deux exemplaires du livre Heureux les martyrs qui n'ont rien vu», avouant qu'il ne connaît rien de cette parution. Au pavillon Ahhagar, les livres en langue arabe pour toutes les tranches d'âge connaissent un intérêt appréciable du public. On achète les contes, le parascolaire, le scolaire et le livre religieux. A ce sujet, les revendeurs emplissent des sacs en plastique par leurs achats et les traînent jusqu'à l'extérieur du pavillon. Parmi eux, il y a ceux qui ont trouvé l'astuce du panier à roulettes leur facilitant le déplacement entre les stands. Plus loin, aux abords du pavillon central en face du jet d'eau, encore des personnes attablées autour de plats vite cuits, vite avalés. Au bâtiment central, les seuls stands littéralement envahis par les curieux ou éventuels acquéreurs sont les maisons d'édition étrangères de langue française. Par ailleurs, les stands installés par des représentations diplomatiques à Alger, comme le Japon ou l'Espagne, ont également suscité l'intérêt des visiteurs. Cependant, quelques maisons de publications nationales, que l'on compte sur le bout des doigts, ont eu droit à une affluence évidente. D'autres visiteurs sont venus au Salon pour déambuler. Même pas un signe manifeste d'intérêt pour la lecture. Ils ne prennent pas le temps de toucher le livre, de jeter un regard sur les titres, de lier amitié avec l'œuvre, même s'ils n'achètent pas... Toutefois, on peut voir certains afficher un intérêt particulier aux livres, à l'exemple de cette collégienne à la coiffure sage et portant lunettes qui s'approche des livres exposés, lit les titres, regarde le nom des auteurs, feuillette les ouvrages. Tout cela réalisé avec cette ferveur qu'ont les ados encore épris de lecture. «Une denrée rare», selon un jeune éditeur. Ce dernier raconte comment un grand auteur et universitaire algérien, et pas des moindres, venu avec une traductrice allemande n'a pas caché son désenchantement face à un public indifférent et négligent. 18 heures. Les personnes croisées semblent ne pas avoir laissé leurs économies au Sila. Passée ces trois premières journées, les organisateurs du Salon, comme les exposants, s'attendent aux premiers grands rushs de visiteurs dès le début de semaine.