Entre soleil et pluie, Abdelmalek Sellal, Premier ministre, a fait le tour hier des pavillons de la 18e édition du Salon international du livre d'Alger (SILA) au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex). Accompagné de Khalida Toumi, ministre de la Culture, il a apporté son soutien à la nouvelle loi sur les activités et le marché du livre (discutée à l'APN actuellement) et rassuré les éditeurs quant aux mesures qu'il prendra pour soutenir l'exportation du livre. «Nous allons demander au ministère du Commerce de consacrer un chapitre au livre dans le fonds de soutien à l'exportation», a-t-il annoncé. «Le Premier ministre est conscient du travail colossal que font les éditeurs et les auteurs algériens. Les maisons d'édition sont des entreprises. Elles doivent exporter leurs produits. Et pour pouvoir exporter, il faut avoir un système compétitif de distribution à l'échelle nationale et internationale. Pour qu'un Etat puisse intervenir au niveau de la sphère commerciale, il faut avoir une loi pour soutenir toute la chaîne du livre», a expliqué Khalida Toumi, à la fin de la visite du Premier ministre au Sila. Et de préciser que le livre doit bénéficier d'un traitement spécial, «pas comme n'importe quelle marchandise. L'exportation du livre ne peut pas être traitée comme celle de l'orange», a-t-elle insisté. M. Sellal s'est arrêté au niveau du pavillon central et des pavillons C et A pour discuter avec les responsables des stands de, entre autres, la Belgique (invitée d'honneur), de l'Association des éditeurs suisses, de l'Arabie Saoudite, de la Tunisie (édition Yamama), des éditions algériennes ANEP, APIC, Chihab, Barzakh, Casbah, Al Mada, Dalimen, Dar Thakafa, Mimouni, ENAG... Il a marqué un arrêt au niveau de plusieurs éditions françaises, dont Hachette où il a plaidé pour l'encouragement de la coédition, notamment des ouvrages scientifiques. Même plaidoyer au niveau des Pages bleues. Le responsable de cette édition algérienne s'est plaint du refus de l'Office des publications universitaires (OPU) d'acheter ses ouvrages. «On va leur faire changer d'avis. Il faut ramener la connaissance», a déclaré M. Sellal. «Nous apportons à l'Algérie le livre universitaire. Nous essayons d'établir des accords avec les éditeurs algériens. Nous venons de coéditer avec les éditions Dahlab un livre sur les relations étroites entre l'Algérie et la Suisse au moment de l'indépendance», a précisé le responsable du stand des éditeurs suisses. «Nous souhaitons que le Sila soit dans le top 10 mondial», a répliqué le Premier ministre, souhaitant un soutien de la Suisse. «Avec la nouvelle loi, ça va carburer», a-t-il lancé au stand des éditions APIC qui fêtent leurs dix ans. Selon la ministre de la Culture, près de 40% des 1,2 million d'étudiants algériens sont dans les filières scientifiques et techniques. «Et lorsque un universitaire est coédité, son prix est divisé en deux. Donc, il sera plus accessible. Les éditeurs étrangers sont sensibles à cette question, car ils seront bénéficiaires eux aussi. Au lieu de vendre 200 livres à 5000 DA, ils vendront les livres coédités de l'ordre de 10 000 à 20 000 exemplaires à 500 ou 600 DA. Ils gagneront plus», a-t-elle relevé. Au stand saoudien, Abdelmalek Sellal a reçu un exemplaire du Coran en cadeau. «Nous avons traduit le Coran dans une centaine de langues. Des Algériens sont venus à Médine et nous ont aidés pour la traduction en langue amazighe», a précisé le responsable du stand saoudien. Le Premier ministre a appelé les éditeurs algériens à ouvrir des librairies partout dans le pays. Selon Khalida Toumi, la nouvelle loi sur le livre sera l'instrument juridique qui permettra à l'Etat d'aider les éditeurs, les libraires et les distributeurs à mieux faire circuler les ouvrages. Khalida Toumi a estimé que ceux qui ont critiqué la loi sur le livre ne l'ont pas comprise. «L'un des animateurs des opposants à la loi a lu le texte en arabe. Et il a confondu entre librairie et bibliothèque. Il est normal que le ministère donne des autorisations pour ouvrir une bibliothèque, ce n'est pas le cas pour les librairies», a-t-elle dit. Le 18e SILA se déroule, pour rappel, jusqu'au 9 novembre. Quatre pays participent à cette édition avec la présence de 922 maisons d'édition.