Defi ■ Plus un jour ne passe à El Qods sans que les Palestiniens ne sortent dans les rues pour affronter la police, l'armée, les colons et les militants de l'extrême-droite «israélienne». Les incidents se comptent par dizaines, ces dernières semaines, et pourtant, les médias du monde entier s'abstiennent d'accorder à ces événements l'importance qu'ils méritent. Jérusalem a connu hier mercredi une de ses pires flambées de violence récentes avec une nouvelle attaque à la voiture bélier commise par un Palestinien de 38 ans, Ibrahim El Akari, qui a tué un policier israélien. Il a percuté avec son van un groupe de policiers, avant de faucher des piétons sur une artère séparant Jérusalem-Ouest et Jérusalem-Est, puis de sortir de son véhicule pour attaquer les passants avec une barre de fer, selon la police qui l'a immédiatement abattu. Dix heures plus tard, un autre chauffeur palestinien a foncé sur un groupe de soldats israéliens au sud de Bethléem, en Cisjordanie occupée, faisant trois blessés dont un dans un état critique. En soirée, les affrontements se poursuivaient par intermittence entre Palestiniens et policiers israéliens à Jérusalem-Est, partie arabe de la ville occupée et annexé par Israël, en proie à des violences depuis plusieurs semaines. Ces affrontements ont été provoqués par le projet d'extrémistes juifs de se rendre sur ce haut lieu de l'islam. La ville d'El-Qods, est en proie depuis des mois à des tensions qui se sont transformées en troubles quasi-quotidiens. Les activistes juifs réclamant le droit de prier sur l'esplanade des Mosquées. Les musulmans s'alarment du fait que le gouvernement israélien puisse céder aux pressions des ultras et autorise les juifs à prier sur l'esplanade. Ils s'indignent des provocations de la part de juifs ultras qui accèdent à l'esplanade sous le couvert d'une visite et se mettent à prier. Ces événements sont les derniers d'une série d'incidents qui se multiplient ces dernières semaines. Depuis l'assassinat, l'été dernier, du jeune palestinien Mohammad Abou Khdeir par des extrémistes juifs, presque toutes les nuits, des jeunes palestiniens érigent des barricades dans des quartiers arabes et livrent des batailles rangées dans la Vieille ville. Le durcissement de la répression n'a pas réussi à briser le soulèvement. L'arrestation, depuis juillet dernier, de 800 Palestiniens, n'a pas ramené le calme dans les rues d'El Qods capitale de la Palestine. Les violences et les fortes tensions dans la ville sainte, laissent pointer une troisième Intifada.