Une équation difficile à résoudre Pratique- Au moment où des citoyens se plaignent de l'absence d'investissements publics dans leur localité, des habitants d'autres régions s'opposent fermement à la réalisation de projets pourtant déclarés d'utilité publique. Le plus souvent, les uns contestent les montants des indemnisations qui leur sont proposés en contrepartie de la cession de leur parcelle de terrain, alors que les autres s'élèvent contre les effets que pourrait engendrer le lancement des chantiers projetés. Ces remises en cause sont tout à fait compréhensibles dans un certain nombre de cas. Surtout quand la santé de la population est en jeu. Après tout, qui est ce qui accepterait qu'une décharge publique soit implantée à quelques encablures de sa maison ? Qui est ce qui accueillerait avec joie le passage d'une ligne de très haute tension sur son terrain ? Ce qui est moins compréhensible en revanche, c'est la persistance de certains dans leur rejet du projet malgré toutes les garanties qui leur sont présentées par les autorités publiques. Ces dernières ne savent pas toujours où donner de la tête. L'équation n'est pas facile à résoudre, car il faut à la fois écouter les doléances et les revendications des uns et des autres et veiller à ce que l'intérêt général soit privilégié. «Entre ceux qui vous demandent sans cesse de réaliser les projets dans les plus brefs délais afin de mettre fin aux problèmes auxquels ils sont confrontés et ceux qui essayent par tous les moyens de vous dissuader d'aller de l'avant, il y a de quoi perdre la tête franchement», confiait il y a quelques années l'ancien maire d'une petite commune de la wilaya de Tizi Ouzou. «Le comble est que vous connaissez tout le monde et vous avez même des liens de parenté avec beaucoup d'entre eux. Comment trancher dans ces cas-là sans léser personne ? Quoi que vous fassiez, vous vous feriez des ennemis», ajoutait-il. Une chose est certaine, ces oppositions ne font que retarder le développement économique et empêcher l'amélioration des conditions de vie de nos concitoyens. Si de nombreuses communes et daïras n'ont pas été dotées de gaz de ville, c'est en partie à cause d'elles. Si des centres d'enfouissement technique (CET) n'ont pas vu le jour à Béjaïa, à Chlef ou à Constantine, c'est aussi à cause d'elles. La liste des projets qui n'ont pas été réalisés en raison de cette situation ne cesse de s'allonger dans certaines wilayas, à l'instar de Tizi Ouzou, dont le wali, Abdelkader Bouazgui, a poussé un véritable coup de gueule en juin dernier devant les membres de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) après avoir constaté que des milliards de dinars ont été débloqués pour rien ou presque en ce sens que les projets inscrits n'ont pas été cocrétisés.