Clôture ■ Le rideau est tombé, hier, au Théâtre national algérien, sur la 6e édition du Festival international de la danse contemporaine. La compagnie «KBS, nouvelle génération» d'Aïn Defla (Algérie) a remporté le prix du Jury. La compagnie «KBS, nouvelle génération», créée en 2008 et actuellement dirigée par le jeune Cherif Oussama, a déjà obtenu le même prix lors du 3e Festival international de la danse contemporaine en 2011 à Alger et le 1er prix du Festival international de l'expression corporelle de Tunisie, en juin 2012. Le troisième prix est revenu à la compagnie Georges Momboy (Côte d'Ivoire), alors que le second prix a été décerné à StopGap Dance Compagny (Grande-Bretagne). Enfin, pour ce qui est du premier prix, il a été attribué à Masa Dance Compagny (Croatie). Monica Guerreiro (Portugal), présidente du jury du festival a précisé que «l'évaluation de la compétition s'est déroulée selon les critères de la technique de danse, la conception, la présentation, la scénographie et l'ensemble chorégraphique». Elle a, en outre, souligné que «les troupes algériennes recèlent des indivi- dualités capables de propulser la danse contemporaine algérienne dans le futur». Avant l'annonce des lauréats, le public a été gratifié d'un spectacle animé par de jeunes danseurs de l'association Chems, qui s'occupe par la pratique de l'Art-thérapie de personnes aux besoins spécifiques. La participation de ces danseurs a été touchante. Plus tard, l'assistance, nombreuse, s'est délectée de cinq mini-spectacles, des performances imaginées et montées dans le cadre de l'atelier résidence de danse en direction des jeunes Algériens, et ce, à l'initiative du comité d'organisation du Festival. Cinq créations, cinq chorégraphies, donc cinq imaginaires, autant de styles, d'expériences et de pratiques, le tout servi par un jeu juste, persuasif, manifestement et vivement démontré. Dans le travail du premier atelier, qui a été animé par Raghunath Manet (Inde), les danseurs ont donné le meilleur d'eux-mêmes, tous se sont illustrés dans une expression chorégraphique mêlant la danse traditionnelle indienne à un langage corporel contemporain. Le jeu était abstrait, coupé de sa temporalité, mais néanmoins il était captivant jusqu'à la fin. La création du deuxième atelier, qui a été animé par Daniel J. Haywood (U.S.A), a mis en scène des danseurs de break-dance. Le jeu était dynamique, direct, où l'expressivité glo-bale du spectacle donne du caractère à chaque mouvement, accompli avec autant de vigueur et de rage. L'on assiste alors à la fureur de vivre chez les jeunes, cette jeunesse qui veut vivre pleinement sa passion.Concernant le troisième atelier, celui que John Maina (Kenya) a assuré, le travail consistait en une pièce chorégraphique purement contemporaine. Les danseurs ont évolué dans un jeu stylé, épuré, dématérialisé. Tout est dans une gestuelle vraisemblablement naturelle qui se fraie son chemin dans l'espace scénique dans lequel elle est circonscrite. Yacine Idjer Lors de la quatrième performance présentée au public et dirigée par Khalid Benghrib (Maroc), les danseurs se sont déployés et ont évolué dans un jeu expérimental. Tout n'est que recherche et réflexion sur le mouvement corporel, et, du coup, expérimentation de nouvelles techniques et de concepts novateurs, aidant à situer le corps dans l'espace scénique, c'est-à-dire à donner au corps une spatialité nouvelle. Le jeu corporel, qui revêt des tournures abstraites, est pertinent. Le principe confère au mouvement de l'intelligence. Enfin est venu le tour des danseurs du cinquième atelier, dirigé par Riadh Beroual (Algérie), de présenter le fruit de leur travail. La démarche artistique est certes simple mais ô combien subtile. Le jeu met en scène des danseurs pris d'insomnie et qui, dans leur délire nocturne, se cherchent d'une manière à friser la folie. Un jeu étonnant, sensationnel, qui nous plonge dans l'univers vertigineux des insomniaques. Plus tard, et pour clôturer en beauté la huitième soirée du Festival international de la danse contemporaine, Martin's Tapdance Compagny (Suisse) a gratifié l'assistance d'un beau spectacle de claquette et pas de danse rythmés. Un show original, époustouflant de maîtrise technique et de créativité et, surtout, plein d'humour. Un spectacle exceptionnel, inédit pour le public algérien, qui n'est habitué à ce genre de performance. Trente deux prestations en compétition ont été présentées durant la période du festival, qui s'est déroulé du 15 au 22 novembre au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi.