L'Algérie a accueilli pour des raisons humanitaires des milliers de réfugiés, chassés par l'instabilité politique et les guerres dans leur pays d'origine. Il s'agit notamment de la Syrie, la Libye, le Mali et le Niger. Pour ces derniers, plusieurs mesures pourraient être prises pour garantir leur rapatriement progressif vers leur pays d'origine, a indiqué la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA). Saïda Benhabyles avait dans un premier temps refusé tout commentaire sur ce sujet, se rétractant après nous avoir fixé un rendez-vous pour un entretien sur les mesures prises à l'encontre de ces migrants. Pourtant, c'est bien le CRA qui est chargé, en collaboration avec plusieurs autres secteurs, de réfléchir aux mesures adéquates à prendre pour le rapatriement notamment des ressortissants nigériens en situation irrégulière en Algérie. C'est dans son point de presse finalement qu‘on a appris que les préparatifs de cette opération ont bel et bien commencé. Les autorités auraient ainsi aménagé des chalets pour l'ébergement des Nigériens qui se trouvent à travers les différentes wilayas du pays, afin de les réunir pour une prise en charge et un accompagnement en prévision de leur rapatriement vers leur pays. La présidente du CRA a souligné que «90% des déplacés nigériens sont constitués de familles composées de femmes dont certaines sont enceintes et d'autres avec des enfants». Les femmes enceintes, les malades et les invalides seront pour leur part transportés par avion vers les chalets aménagés dans la wilaya de Tamanrasset, selon Mme Benhabylès. Pour ce qui est des Maliens, la solution à ce problème est liée à la restauration de la paix et de la stabilité dans leur pays, autrement dit à la réconciliation entre les protagonistes maliens eux-mêmes. A.B 3 000 Nigériens concernés «Toutes les mesures ont été prises pour assu-rer le rapatriement des déplacés, à la demande du gouvernement de leur pays», a indiqué le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Nous avons assuré, à la demande du gouvernement nigérien, toutes les mesures et les conditions nécessaires pour le rapatriement des déplacés nigériens entrés illégalement en Algérie», a ajouté Tayeb Belaïz. Une déclaration réaffirmée par le ministre nigérien de l'Intérieur qui a indiqué que : «Toutes les mesures ont été prises pour le ra-patriement des déplacés nigériens dans un cadre fraternel et dans le respect total et la di-gnité, jusqu'à ce qu'ils regagnent leur village et leur maison». Il ajoute, pour démentir toute la polémique qui avait entouré cette décision, que c'est le gouvernement de son pays qui avait formulé la demande de rapatrier quelque 3 000 migrants clandestins nigériens entrés en Algérie. Ces personnes, constituées de femmes et d'enfant,s «sont exploitées par des groupes et des organisations criminelles que le Niger veille à combattre», précise le ministre nigérien. Les migrants en instance de rapatriement sont composés de «76% d'enfants et 24% de femmes», a précisé le Premier ministre du Niger. L'Algérie aurait, dans le cadre de cet accord, promis de mettre les moyens de transport nécessaires à l'acheminement des migrants dans le nord du Niger. Des programmes de «réinsertion sociale seront ensuite élaborés par les migrants une fois de retour dans leur zone d'origine», a-t-il dit.