Toutes les mesures ont été prises pour assurer le rapatriemen,t dans de bonnes conditions, respectant leur dignité humaine, des ressortissants nigériens, entrés, illégalement en Algérie», a assuré, hier mardi, la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Saida Benhabylès, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Abordant la question du rapatriement, dans leur pays, des ressortissants nigériens, la présidente du Croissant-Rouge algérien, Mme Saida Benhabylès a jugé que l'Algérie «subit, de plein fouet, les conséquences des erreurs stratégiques de certaines grandes puissances, pour leur implication dans la situation politique créée en Lybie» a-t-elle indiqué. L'invitée de la radio a expliqué que c'est «à la demande du gouvernement du Niger que l'Algérie a décidé d'aider au rapatriement de ces ressortissants», ajoutant que «l'Algérie assumera ses responsabilités, dans un cadre humanitaire» a-t-elle indiqué. «Ces populations, entrées illégalement en Algérie, sont très vulnérables, et exposées à tous les dangers» a, encore, affirmé Saida Benhabylès, tenant à préciser que l'Algérie «a pris toutes les mesures nécessaires pour leur rapatriement dans les conditions les plus confortables possibles». La présidente du CRA a, également, insisté «qu'il ne s'agit, aucunement, d'une mesure d'expulsion, mais bien d'un retour volontaire décidé sur la demande pressante du gouvernement nigérien, ému de voir ses ressortissants, non seulement s'adonner à la mendicité, mais tomber entre les mains de réseaux criminels nigériens», a-t-elle souligné. Pour étayer ses propos, Saida Benhabylès a fait état d'un message adressé à l'Algérie par le gouvernement nigérien, dans lequel celui-ci annonce sa décision de «mettre un terme à la souffrance de populations dont le déplacement, a été organisé par des réseaux criminels, impliquant des Nigériens», a-t-elle affirmé. A une question sur les conditions d'hébergement de ces ressortissants étrangers, avant leur acheminement vers leur pays, l'invitée de la Chaîne III fait état de la présence de « cinquante-six centres, répartis sur quarante wilayas et disposant de toutes les commodités, ainsi que de la mobilisation de moyens de transport confortables, pour les acheminer vers la frontière séparant l'Algérie du Niger». Le gouvernement nigérien a «décidé de mettre fin à la souffrance de ses ressortissants, se trouvant en dehors de ses frontières», ajoutant que le «gouvernement algérien, par le biais du Croissant-Rouge, a pris toutes ses responsabilités pour permettre un rapatriement, le plus confortable possible, de ces réfugiés, via Tin Zaouatine, dans la wilaya de Tamanrasset, où un centre d'accueil, composé d'une centaine de chalets équipés, et encadrés par des médecins de la Protection civile, a été construit pour les accueillir et faciliter leur rapatriement au Niger», a-t-elle précisé. «Des bus confortables sont mobilisés pour cette opération de rapatriement et des médecins, des psychologues et un encadrement du CRA accompagneront ces ressortissants jusqu'au Centre d'accueil de Tamanrasset, pour qu'il soient transférés vers le Niger avec la collaboration des autorités de leur pays» a, encore, expliqué la présidente du CRA, ajoutant que d'autres mesures ont, également, été prises par les autorités algériennes, «comme le transport par avion jusqu'à Tamanrasset, des femmes enceintes et des enfants malades», a-t-elle assuré. Sur le nombre réel des Nigériens présents, dans différentes régions de l'Algérie, la présidente du Croissant-Rouge a reconnu «qu'elle ne disposait d'aucune statistique, en raison, a-t-elle dit, «de leur fréquente mobilité». Celle-ci a, par ailleurs, indiqué que le rapatriement des déplacés nigériens «va se faire en étroite coopération avec les Agences de l'ONU et de partenaires européens, chargés de les aider, une fois retournés dans leur pays, à s'y fixer, en créant à leur intention des micros-projets de développement » a-t-elle souligné. Des bénévoles du Croissant-Rouge algérien «ont été chargés de prendre contact avec ces Nigériens, dans le Centre d'accueil de Tamanrasset, pour savoir quel type de projets ils veulent développer, dans leur pays, leur implantation et leur impact sur la vie quotidienne de ces réfugiés, une fois rentrés dans leur pays, le tout avec l'aide de l'Algérie et de ses partenaires étrangers» a, encore, expliqué l'invitée de la Chaîne III. Le gouvernement du Niger a précisé, vendredi, dans un communiqué, à propos de ses compatriotes, se trouvant en situation irrégulière, en Algérie, qu'à «aucun moment, il ne s'est agi d'expulsion», se félicitant de «l'»excellente collaboration» des autorités algériennes, dans le cadre de cette opération humanitaire, a conclu la présidente du CRA.